... en cette fin de journée du 5 juillet 1942, douze cargos, victimes de sous-marins ou de bombardiers-torpilleurs, ont été envoyés par le fond, et d'autres plus ou moins gravement endommagés sans que le Tirpitz et ses compagnons, à présent en pleine retraite, aient tiré le moindre obus.
Sur plusieurs de ces cargos, les équipages, à bout de nerfs et aussi apeurés que démoralisés, se sont carrément précipités dans les canots de sauvetage dès la première explosion de bombe ou de torpille, sans même chercher à savoir si leur bâtiment pouvait ou non se maintenir à flots.
Et comment leur en vouloir puisque tout le monde semble bel et bien les avoir abandonnés.
Un instant envisagée à Londres, l'idée d'envoyer le Victorious, ou du moins quelques destroyers, à leur rescousse, cette idée a en effet été rapidement écartée car jugée impraticable (1) et bien trop dangereuse pour les navires de guerre. ce qui, dans quelques jours, nourrira les regrets de Schniewind, de Carls et plus généralement de tous ceux qui, au sein de la Kriegsmarine, estimaient que le Tirpitz auraient pu poursuivre sa mission sans courir de grands risques et qui, en ce moment-même, envisagent d'ailleurs de tenter une nouvelle sortie !
(1) parmi les objections soulevées figurait le fait que les destroyers de Broome, les croiseurs d'Hamilton et même les cuirassés et le porte-avions de Tovey étaient dangereusement à court de mazout.
Aucun commentaire:
Publier un commentaire