... si le Tirpitz a été découvert bien avant de pouvoir entrer en action, un rapide calcul a néanmoins démontré à Carls que, compte tenu de la dernière position connue du porte-avions Victorious, le cuirassé et les navires qui l’accompagnent auraient néanmoins le temps de s’en prendre aux cargos du PQ-17 puis de rebrousser chemin avant que le Victorious – à supposer-même qu’il change de cap et courre finalement le risque de se rapprocher des côtes de Norvège, avant que le Victorious, donc, soit en mesure de lui couper la voie du retour vers l’Altenfjord.
Mais à Berlin, on ne voit pas les choses de la même manière et du reste qui, parmi les responsables de la Kriegsmarine, a vraiment envie, en laissant le Tirpitz poursuivre sa route comme si de rien n’était, de contrevenir, au moins dans l’esprit, aux instructions personnelles d’Hitler ?
Et surtout, qui, si l’affaire venait à mal tourner, serait disposé à en endosser le blâme vis-à-vis du Führer ?
De toute manière, rien ne dit que le Tirpitz, face à des cargos non pas groupés comme on le prévoyait initialement mais au contraire désormais dispersés en Mer de Barents, rien ne dit que le Tirpitz serait en mesure de faire mieux que les sous-marins et les bombardiers-torpilleurs déjà occupés à les tailler en pièces.
En son âme et conscience, le grand-amiral Raeder ne se sent pas capable d’aller plus loin...
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