… les volontaires soviétiques ne se recrutent pourtant pas exclusivement parmi les déserteurs et les prisonniers de guerre de l’Armée rouge, mais aussi parmi les populations locales qui, à l’instar de la population ukrainienne saignée à blanc par les famines du début des années 1930, ont quantités de raisons d’en vouloir au régime de Moscou.
Dans de nombreux cas, il arrive même que les Allemands se voient proposer de véritables formations militaires déjà constituées et qui ne demandent qu’à se mettre à leur service, à l’image de la tristement célèbre "Brigade Kaminski", laquelle n’est à l’origine qu’une petite milice de paysans russes de la région de Bryansk qui, excédés par les incessantes rapines des Partisans communistes, vont finalement se regrouper autour de Bronislav Vladislavovich Kaminski, un intellectuel qui sort de plusieurs années de goulag.
Constamment en lutte contre les Partisans, Kaminski va rapidement se métamorphoser en Seigneur de la Guerre à l’ancienne mode, que les Allemands apprécient pour ses résultats, mais peinent à contrôler : à la mi-1943, sa formation dispose d'environ 10 000 hommes aussi violents qu'indisciplinés et qui, à présent membres d’une Russkaya Osvoboditelnaya Narodnaya Armiya (RONA), ou "Armée russe de Libération nationale" autoproclamée, multiplient les exactions mais ne peuvent néanmoins s’empêcher de reculer au même rythme que le reste de l’armée allemande.
En mars 1944, la RONA passe sous contrôle direct de la Wehrmacht pour devenir Volksheer-Brigade Kaminski avant de se retrouver, en juin, sous celui de la Waffen-SS et sous le nom de "29e Waffen-Grenadier-Division der SS "RONA" (russische Nr. 1)", ce qui, plus que tout autre discours, en dit long sur l’état de désespoir et de déliquescence où en est rendu cette SS, à présent contrainte d’accepter des "sous-hommes slaves" pour combler les vides dans ses rangs.
En août, les volontaires de la RONA sont expédiés à Varsovie, pour aider à réprimer les Polonais qui, sachant l’Armée rouge toute proche (1) ont décidé de se révolter.
Tirant sur tout ce qui bouge - et même sur des soldats allemands ! - les hommes de Kaminski assassinent près de 10 000 civils polonais, et se livrent à une telle orgie de viols et de pillages que la division est finalement rappelée à l’arrière, suite aux plaintes d’officiers allemands véritablement ulcérés.
Telle la célèbre goutte d’eau du vase, Varsovie va en tout cas marquer la fin de la RONA en tant qu’unité constituée, et la fin de Kaminski lui-même, que les Allemands arrêteront puis exécuteront à la sauvette le 28 août, en faisant passer sa mort sur le compte de partisans polonais.
La RONA dissoute, et son numéro repris par une division SS italienne (2), les survivants de cette unité seront alors répartis dans diverses formations de la "Russkaya Osvoboditel'naya Armiya (ROA)", ou Armée de Libération de la Russie d’un certain Andreï Vlassov...
(1) Pour des raisons politiques, et parce que l’insurrection de Varsovie était dirigée et organisée par le gouvernement polonais en exil à Londres, l’Armée rouge s’abstint d’intervenir et préféra laisser les Polonais se faire massacrer par l`Armée allemande
(1) Pour des raisons politiques, et parce que l’insurrection de Varsovie était dirigée et organisée par le gouvernement polonais en exil à Londres, l’Armée rouge s’abstint d’intervenir et préféra laisser les Polonais se faire massacrer par l`Armée allemande
(2) Saviez-vous que... 2467
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