jeudi 22 octobre 2009

2419 - un affrontement à l'usure

... les exploits des Panzerknacker ne doivent cependant pas faire illusion : à Koursk, la Luftwaffe s'achemine, à l'instar de toute l'armée allemande, vers une lente mais inexorable défaite par asphyxie.

De 4 200 dans la journée du 5 juillet 1943, le nombre de sorties de ses pilotes va rapidement passer à 2 100 le 6, 1 200 le 7 et... 350 le 9 juillet alors que, parallèlement, celui des pilotes soviétiques ne fait que croître, passant d'environ 1 100 au 8 juillet à 7 600 quatre jours plus tard (!)

Plus encore que Stalingrad, Koursk va bien vite symboliser l'irrémédiable faillite d'une conception doctrinale basée sur la supériorité du combattant individuel et de ses armes : comme 1941, comme en 1942, la Lufwaffe continue certes de détruire davantage d'avions ennemis qu'elle n'en perd elle-même, mais cette différence (566 avions contre 487, du 5 au 8 juillet 1943) est à présent bien trop faible pour la sauver du désastre.

En matière d'avions, aussi de blindés, de canons ou de fantassins, les Soviétiques, possèdent en effet des réserves sinon infinies, du moins importantes et surtout rapidement mobilisables alors que les Allemands, eux, ont jeté dès le premier jour dans la bataille quasiment tout ce dont ils disposaient sur le Front de l'Est.

Dès le 6 juillet, les IL-2 "Shtourmoviks" commencent donc à saturer le ciel et à bombarder et canonner impitoyablement tous les véhicules allemands qu'ils rencontrent.

Pire encore : en lançant à la mi-juillet - mais n'anticipons pas - une vaste contre-offensive tant au Nord qu'au Sud du saillant, les Soviétiques vont bien vite obliger les Allemands à disperser les moyens aériens dont ils disposent encore.

A la fin juillet, les effectifs auront ainsi fondu de 1 800 à quelque 1 200 avions, cette fois entre trois grands groupements (Orel, Bielgorod et Stalino) d'importance égale mais désormais totalement incapables de ravir la maîtrise du Ciel à une Aviation soviétique au sommet de sa puissance et qui ne s'arrêtera plus qu'à Berlin...

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