mardi 8 août 2006

1248 - des étrangers plus ou moins volontaires

... De toute évidence, les planificateurs de l'Opération Barbarossa, à commencer par le général Von Paulus et Hitler lui-même, avaient dramatiquement sous-évalué l'importance réelle des forces soviétiques.

Compte tenu des pertes infligées à l'ennemi, il y avait longtemps que l'armée rouge aurait dû cesser d'exister... si les estimations des services de renseignement avaient été correctes. Que ce soit en avions ou en tanks détruits, ou en soldats soviétiques tués ou capturés, les chiffres dépassaient en effet tout ce que l'armée rouge était supposée posséder avant le début de la guerre (1)

Corrélativement, le niveau de pertes matérielles et humaines de la Wehrmacht et de la Luftwaffe dépassait lui aussi - et de très loin - tout ce qui avait été prévu à l'origine, et tout ce que les armées allemandes avaient déjà perdu au cours des années précédentes (2). Pour compenser ces pertes, il allait donc bientôt falloir se résoudre à mobiliser davantage les ressources matérielles et humaines du Reich, mais aussi celles des pays occupés, qui se verraient soumis à un véritable pillage économique, et contraints d'envoyer en Allemagne des centaines de milliers de travailleurs plus ou moins volontaires.

Il faudrait aussi, dans la mesure du possible, persuader les populations européennes asservies de combattre à l'Est aux côtés des armées allemandes, ce qui, en France, donnerait par exemple naissance à la "Légion des Volontaires Français" (LVF), créée dès juillet 1941, et, plus tard, à la tristement célèbre division SS "Charlemagne".

Très variable selon les pays (3), le soutien étranger ne devait de toute manière jamais répondre aux besoins d'une armée allemande qui voyait ses effectifs fondre à vue d'oeil sans trop savoir quand cette hémorragie allait s'arrêter...

(1) Fin 1941, après six mois de combats, l'aviation soviétique avait perdu plus de 16 000 appareils...
(2) Fin 1941, après six mois de combats, la Luftwaffe allemande avait perdu près de 4 000 appareils sur le seul Front de l'Est, soit près de cinq fois plus que lors de la Campagne de France, un an plus tôt
(3) la LVF, qui espérait 100 000 hommes, n'en enrôlera au total que moins de 20 000

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