lundi 7 août 2006

1247 - "Il ne peut y avoir de retraite !"

... lorsque la boue céda la place à la neige, les troupes allemandes dirigées vers Moscou avaient finalement moins progressé que celles de Napoleon cent trente ans plus tôt (!)

(...) La Wehrmacht commençait à être gravement handicapée par le temps. La visibilité plus que réduite contrariait considérablement "l'artillerie volante" de la Luftwaffe (...) Les armées du Maréchal Von Bock (...) s'efforçaient désespérément d'achever l'ennemi avant que l'hiver ne commence pour de bon. Durant la deuxième quinzaine de novembre, les combats furent incessants.

(...) D'un point situé au Nord de Moscou, les officiers allemands pouvaient voir à la jumelle les flammes de départ des canons antiaériens entourant le Kremlin. Joukov ordonna à Rokossovski de tenir le Front à Krioukovo avec les restes de sa 16ème armée. "Il ne peut y avoir de retraite !", proclama-t-il le 25 novembre"

(...) A la fin de novembre, dans une ultime tentative, le Maréchal von Kluge dépêcha une force importante sur la principale route conduisant à Moscou, la chaussée de Minsk, qu'avaient empruntée les troupes de Napoléon. Les Allemands réussirent la percée, mais le froid paralysant, et la résistance suicidaire des régiments soviétiques, finirent par briser leur offensive" (1)

Sur les terrains d'aviation figés par le froid, les mécaniciens de la Luftwaffe, désespérés, en étaient réduits à entretenir des feux jour et nuit sous les moteurs des avions, pour les empêcher de geler. Faute de graisse spéciale, même le mécanisme des fusils se bloquait, les rendant inutilisables. Et les tankistes allemands, lorsqu'ils parvenaient à démarrer leurs chars, ne pouvaient qu'envier leurs adversaires russes qui, grâce à la largeur inhabituelle des chenilles de leurs T-34 (2), progressaient sans trop de peine dans une neige profonde qui paralysait les Panzers (3).

(1) Beevor, pp 66-67
(2) avec leur largeur de 560mm, les chenilles des T-34 russes étaient 45% plus large que celles des chars allemands. Ce défaut ne fut corrigé qu'en 1943, à l'apparition des Panther et Tiger... dont le roulement excessivement complexe n'en continua pas moins de poser d'énormes problèmes dans la neige profonde.
(3) le 2 décembre 1941, les avant-gardes allemandes étaient parvenues à 20kms du centre-ville de Moscou. Elles n'allèrent pas plus loin

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