mercredi 21 juin 2006

1200 - "et ensuite ?"

... Pour Hitler, le pacte germano-soviétique du 23 août 1939 n'était qu'une union de circonstance, qu'il entendait bien dénoncer le plus rapidement possible.

Bien qu'il resta, en son for intérieur, persuadé que la France et la Grande-Bretagne n'interviendraient pas en faveur de la Pologne, le Führer, et surtout son État-major, ne voulaient certes pas combattre sur deux fronts en même temps. La "neutralisation" de l'URSS devait donc leur permettre de mobiliser l'essentiel de leurs forces armées à l'Est, juste le temps nécessaire pour terrasser la Pologne, avant qu'ils ne les rapatrient à l'Ouest, en prévision d'une future offensive contre la France et la Grande-Bretagne, jugée inévitable à court terme.

Lorsque débuta l'offensive contre la Pologne, le 1er septembre 1939, Hitler se croyait encore sur le point de réussir son nouveau pari. Le 3 septembre, pourtant, après d'ultimes atermoiements, Français et Britanniques décidèrent, à son propre étonnement, de lui déclarer la guerre.

"Malgré les mises en garde, ses projets (...) s'étaient fondés sur l'hypothèse que la Grande-Bretagne [considérée comme le point faible de l'alliance franco-britannique] n'entrerait pas en guerre (...) Dans ces conditions, si l'on s'en fie au récit de Paul Schmidt, il n'est pas étonnant qu'au moment où il reçut l'ultimatum britannique [lui enjoignant de se retirer de Pologne sous peine de déclaration de guerre], dans la matinée du 3 septembre, Hitler se soit tourné en colère vers Ribbentrop pour lui demander "Et ensuite ?"" (1)

(1) Kershaw, Hitler, volume 2, page 349

Aucun commentaire: