
Bien qu'il resta, en son for intérieur, persuadé que la France et la Grande-Bretagne n'interviendraient pas en faveur de la Pologne, le Führer, et surtout son État-major, ne voulaient certes pas combattre sur deux fronts en même temps. La "neutralisation" de l'URSS devait donc leur permettre de mobiliser l'essentiel de leurs forces armées à l'Est, juste le temps nécessaire pour terrasser la Pologne, avant qu'ils ne les rapatrient à l'Ouest, en prévision d'une future offensive contre la France et la Grande-Bretagne, jugée inévitable à court terme.
Lorsque débuta l'offensive contre la Pologne, le 1er septembre 1939, Hitler se croyait encore sur le point de réussir son nouveau pari. Le 3 septembre, pourtant, après d'ultimes atermoiements, Français et Britanniques décidèrent, à son propre étonnement, de lui déclarer la guerre.
"Malgré les mises en garde, ses projets (...) s'étaient fondés sur l'hypothèse que la Grande-Bretagne [considérée comme le point faible de l'alliance franco-britannique] n'entrerait pas en guerre (...) Dans ces conditions, si l'on s'en fie au récit de Paul Schmidt, il n'est pas étonnant qu'au moment où il reçut l'ultimatum britannique [lui enjoignant de se retirer de Pologne sous peine de déclaration de guerre], dans la matinée du 3 septembre, Hitler se soit tourné en colère vers Ribbentrop pour lui demander "Et ensuite ?"" (1)
(1) Kershaw, Hitler, volume 2, page 349
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