mardi 30 mai 2006

1178 - comme un tank

... bien que contemporain de l'Ilyushin Il-2 "Sturmovik", l'avion d'assaut Henschel Hs-129 est aujourd'hui presque oublié.

Né en 1939 d'une demande pour un bimoteur fortement blindé et capable d'emporter plusieurs canons de 20mm destinés à l'attaque au sol, le Hs-129 possédait un pare-brise protégé par une plaque vitrée de 75mm d'épaisseur, et des blindages si nombreux et si lourds qu'ils le rendaient inapte à l'envol.

Le remplacement de ses deux moteurs Argus de 465 CV par deux Gnome-Rhone français de 700 CV lui permit du moins de prendre l'air, mais tout au long de sa carrière, l'engin n'en demeura pas moins terriblement sous-motorisé, ce qui n'aurait constitué qu'un moindre mal n'était la détestable tendance de ses moteurs à s'enflammer spontanément en plein vol.

Malgré tous ces handicaps, ce véritable tank volant ne cessa d'opérer, principalement sur le Front de l'Est, dès le printemps de 1942. Les canons de 20mm s'avérant inopérant contre les tanks russes, ceux-ci furent remplacés par un 37mm anti-char installé dans une gondole ventrale et, plus tard, par un autre canon - cette fois de 75mm - assurément plus efficace pour ce rôle mais dépassant du fuselage de plus de deux mètres (!) et rendant l'avion si lourd qu'il devint à nouveau quasiment impossible à piloter.

Au final, les quelques 900 appareils construits combattirent jusqu'à l'épuisement, menant fréquemment plusieurs missions par jour, mais finirent écrasés sous le nombre des chars russes qu'ils étaient censés détruire...

1 commentaire:

Anonyme a dit...

Bonjour!
Les "petits" moteurs 14 K de Gnôme et Rhône , avec des cylindres à course réduite (super-carré en jargon de mécano) otation rapide et réducteur étaient en principe de bons moteurs et la course réduite diminuait le diamètre du capotage moteur (monté très serré avec des bosses en goutte d'eau au ras des cache-culbuteurs).

Ils faisaient ainsi jeu égal avec les moteurs américains Pratt & Withney plus puissants mais générant plus de trainées (les deux furent essayés sur la même cellule de Bréguet bimoteur)

En service dans l'armée française, ils étaient considérés comme très fiables...et pas du tout en service allemand...et pour cause, il y avait très réellement du sabotage, assez subtil pour éviter le camp de concentration mais assez efficace.

Une anecdote: La moto de records d'endurance Gnôme et Rhône (baptisée Jacqueline 2) assez semblable aux BMW allemandes, fièrement exposée à l'usine, avait été saisie par les Allemands ...et grippa à peine sortie de l'usine...où elle resta, bien entendu...(Ach Kamelotte française nicht gut!)

dans les années 1990 un collectionneur la restaura après avoir mis le moteur en pièces et tout révisé dans les règles de l'art...et la moto...grippa derechef, au deuxième démontage le collectionneur finit par trouver des obstructions très bien dissimulées dans les tuyaux et passages internes d'huile...

Il devait être possible , pour les ouvriers-saboteurs-résistants de faire quelques modifications subtiles (tarage d'un clapet de pompe à huile, bille de roulement baladeuse...)pour que le moteur passe de justesse les test au banc en fin de ligne de montage ...et grippe un peu plus tard, bien aidé par les conditions d'emploi brutales du front russe