... le 31 janvier 1915, alors que la guerre sous-marine battait son plein, le gouvernement britannique avait ordonné à sa flotte de commerce d'arborer des pavillons de pays neutres.Surnommée "la Reine des Océans", le Lusitania était ainsi rentré en Angleterre sous le couvert du drapeau... américain.
Bernés, les allemands avaient immédiatement réagi, et publié un communiqué annonçant leur ferme intention de détruire, à partir du 18 février suivant, tout navire, même neutre, qui se trouverait à proximité de l'Angleterre ou de l'Irlande.
Le Roi Georges V s'était personnellement ému de cette décision auprès de l'attaché militaire US à Londres, et lui avait demandé quelle serait la réaction du gouvernement des États-Unis si, d'aventure, l'Allemagne venait à couler un paquebot britannique transportant des citoyens américains à son bord.
En termes diplomatiques, de ceux qui veulent dire beaucoup et pas grand chose, ce dernier lui avait alors répondu que dans une telle hypothèse l'Amérique ne pourrait rester sans réagir...
D'où ce doute, qui persiste encore aujourd'hui : le Lusitania n'était-il pas un appât, une chèvre sacrificielle tendue aux griffes du tigre allemand pour l'attirer dans un piège et précipiter l'entrée en guerre des États-Unis...
1 commentaire:
Bonjour!
J'ai quand même un doute sur l'efficacité de la ruse de guerre:
Les paquebots transatlantiques à quatre cheminées (dont parfois une était "publicitaire", pour suggérer la vitesse et la présence de chaufferies pléthoriques et d'une cavalerie surabondante) étaient très peu nombreux, bien connus de toute la presse internationale et surtout AUCUN n'était sous pavillon américain.
A l'exception du "France" de la Compagnie Générale Transatlantique lancé en 1912 (et nettement plus petit que les autres à cause des dimensions réduites des bassins du Havre) les four stackers étaient TOUS soit anglais (Olympic ,Aquitania, Britannic, Aquitania et Mauretania) ....
soit... allemands (Kaiser Wilhelm der Grosse, Kaiser Wilhelm 2, Kronprinz Wilhelm, Deutschland, Kronprinzessin Cecilie)..et la liste est close (le "Titanic" était allé se faire voir chez Neptune dès avril 1912 , l'"Arundel Castle" était encore sur chantier, l'"Imperator" Alemand n'avait que 3 cheminées et en Mai 1915 le très véloce mais très vorace Kronprinz Wilhelm était déjà interné aux USA depuis plus d'un mois , en panne sèche de charbon, après avoir servi de croiseur auxiliaire "corsaire" - Commerce raider-contre les cargos et les voiliers de transport alliés.
Tout çà pour dire qu'un commandant de U boot, même pas très malin, même myope comme une taupe. (ça n'existe pas , les critères de sélection de la marine de Guillaume 2 étaient drastiques) et même pourvu d'un périscope embué (çà çà existait mais plutôt moins sur les sous marins allemands , qualité germanique des instruments d'optique Carl Zeiss oblige) ne pouvait pas croire un seul instant à un gros transatlantique américain à quatre cheminées...et quant à l'idée d'un transatlantique américain arborant une 4° cheminée postiche (comme le fit le croiseur Emden) elle est tout aussi stupide...autant chercher à s'attirer une gerbe de torpilles.
Les ruses de pavilon existaient bel et bien (voir l'unique cargo à vapeur de la compagnie Bordes-spécialisée dans les voiliers, le "Magellan", qui traversa intact la guerre de 14 en se déguisant en un autre "Magellan" sous pavillon neutre -de mémoire suédois ou norvégien- voire aussi les Q ships anglais et les bateaux pièges français ou le corsaire allemand à voiles "see adler" du Cdt Von Luckner déguisé en navire norvégien) mais tous ces camouflages et ces substitutions de pavillons étaient relativement subtiles.
Les paquebots allemands 4 cheminées une fois consignés à quai ou transformés en croiseurs auxiliaires (ils étaient de toutes façon reconaissables avec leur cheminéeds en 2 groupes de 2 largement espacés)...il n'y avait quasiment plus aucun doute pour les vigies de U bot , la seule confusion possible étant entre sisterships (Olympic et Britannic ou duo Mauretania Lusitania)...La "Ruse de guerre" de Churchill me paraît avoir bon dos dans cete histoire
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