... dès le début de la Première guerre mondiale, la propulsion mixte diesel/électrique s'imposa comme le standard universel des submersibles, renvoyant les quelques tentatives vapeur/électrique ou même purement musculaire (!) qui l'avait précédée au rang de simples curiosités historiques.
Très vite, les Allemands, dont la réputation de dieselistes était déjà bien établie, en devinrent les chefs de file, et dictèrent tout autant leurs choix techniques que leurs conceptions stratégiques. Grâce à eux, le sous-marin passa du stade expérimental à celui d'authentique machine de guerre, tour à tour éclaireur de la flotte de surface, transporteur pour des missions aussi discrètes que secrètes, mais aussi, et surtout, bâtiment d'attaque contre les navires de surface (militaires ou commerciaux) et ses propres homologues sous-marins.
La simple possibilité de leur présence dans des eaux autrefois faciles à surveiller et à défendre contraignit les marines de guerre du monde entier à revoir entièrement leurs doctrines de combat qui, malgré l'abandon de la voile au profit du moteur et de l'hélice, n'avaient fondamentalement pas évolué depuis des siècles.
Il fallut, dans l'urgence, développer des navires spécialisés dans la lutte contre cet ennemi invisible. Des navires qui, en permanence, furent non seulement chargés d'escorter les convois de navires commerciaux, mais aussi les plus gros bâtiments de guerre - comme les cuirassés - dont la soudaine vulnérabilité aux attaques "menées du dessous" alimenta bien des conversations et contraignit souvent les ingénieurs à l'humilité, lorsque leurs jouets de plusieurs dizaines de milliers de tonnes étaient coulés par de minuscules sous-marins de quelques centaines de tonnes, surgis de nulle part et disparus Dieu seul savait où.
Parce qu'invisible, le sous-marin terrorisait les marins, et plus généralement tous ceux qui, en ces années de guerre, s'aventuraient sur l'Océan Atlantique, cherchant à forcer le blocus que l'Allemagne du Kaiser Guillaume II avait décrété autour des îles britanniques.
Sa principale, et plus célèbre, victime fut un paquebot de légende
Il s'appelait le Lusitania
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