lundi 19 juillet 2004

498 - au commencement était Archimède

... même si l'utilisation de nageurs de combat chargés d'attaquer les navires ennemis remonte à la plus haute Antiquité, il fallut attendre la fin du 19ème siècle pour voir le sous-marin effectuer sa timide entrée dans la marine de guerre.

Il y avait bien eu quelques tentatives pour construire un "navire sous-marin", comme la "tortue de Bushnell", mais rien de véritablement sérieux ne fut entrepris avant la guerre de Sécession américaine, lorsqu'un étrange appareil évoluant sous l'eau, le "Hunley", parvint à couler une frégate nordiste, le USS Housatonic, qui eut ainsi le douteux privilège de devenir le premier navire de surface coulé par un sous-marin

Mais jusqu'à l'apparition de la machine à vapeur et de l'électricité, les capacités de ces engins restèrent pour le moins limitées,... tout comme l'intérêt qu'elles suscitaient parmi les États-majors et les éventuels équipages : propulsé par la seule force musculaire, le Hunley ne revint jamais de sa première mission victorieuse - il coula avec sa victime, entraînant dans la mort tout son équipage (!)

Bien que primitives et d'une fiabilité encore très aléatoire, les premières batteries permirent au sous-marin de se propulser sous l'eau durant un temps limité, tandis qu'une machine à vapeur, alimentée au charbon, assurait pour sa part la navigation en surface et la recharge des batteries.

Il fallait hélas de longues minutes pour éteindre la chaudière, rétracter et obturer la cheminée, et préparer le bâtiment à la plongée.

Du fait de la lenteur de cette opération, du danger qu'elle représentait (en particulier sous le feu de l'ennemi) et du piètre rendement énergétique du charbon (qu'il était impossible de transporter en grande quantité vu l'exiguïté du sous-marin lui-même), le rayon opérationnel des premiers submersibles les limitait aux opérations côtières.

Trop lents, et finalement plus dangereux pour leurs équipages que pour l'ennemi, les sous-marins à vapeur disparurent, souvent tragiquement, dès les premiers mois de la guerre de 1914-18, à l'image du français "Monge", coulé en 1915 par le croiseur autrichien qu'il se proposait d'attaquer (!)

Ils furent remplacés par des modèles diesel-électriques infiniment plus efficaces et qui, aujourd'hui encore, composent l'essentiel du parc mondial de sous-marins

1 commentaire:

Anonyme a dit...

bonjour!
Votre revue des proto-sous marins saute directement de Bushnell à la Guerre de sécession...où on en était encore aux sous-marins...à Manivelle.

Il ne faudrait pas oublier les tentatives de Fulton (le génial inventeur des premiers navires à vapeur) qui était en France à l'Epoque de la révolution et du Directoire.
Il avait reçu quelques encouragements de Bonaparte(qui changea d'avis avec le contre lobbying du ministre de la marine Denis Decres, lequel avait l'oreille de l'ogre corse car il avait réussi à le faire échapper -peu glorieusement- au désastre d'Aboukir).

Le Nautilus (ou Nautulus) de Fulton était largement plus avancé que la Tortue de Bushnell, même si la propulsion en plongée restait à l'huile de coude.

Fulton avait conçu entre autres des systèmes de bouteilles d'air comprimé et des cartouches de soude pour absorber le CO2 et régénérer l'air respirable,comme sur les sous_marins actuels, les ballasts étaient relativement rationnels , les pompes efficaces, la mine torpille parfaitement fonctionnelle et la forme de la carène avait une hydrodynamique très correcte. Un proto-périscope avait été installé et une voile (!) en forme d'éventail dépliable assurait la propulsion en surface (sans doute le seul sous-marin à voiles de l'histoire).

Testé d'innombrables fois à l'entrainement, le Nautilus n'eut pas de succès en combat...car la marine anglaise avait un excellent système d'espionnage et les commandants des vaisseaux anglais assurant le blocus étaient renseignés sur le Nautilus et avaient consigne de déguerpir à son approche (ce fut notamment le cas à Isigny dans la Manche)