... La prise de commandement effectuée, les dernières cérémonies achevées, l'U-156 a pris la mer, emportant 49 hommes vers un Destin qui s'achèvera brutalement le 8 mars 1943 dans la Mer des Caraïbes.
Pendant plusieurs mois, loin des regards indiscrets, le sous-marin et son équipage se sont entraînés dans la Baltique à détruire les bâtiments ennemis, mais aussi à se soustraire à leurs attaques... Dans cette "Bataille de l’Atlantique", le chasseur devient vite gibier et il importe alors de s'enfoncer le plus rapidement possible sous les flots, de se dérober au bâtiment de surface qui vous traque au sonar, d’esquiver l'impitoyable grenadage qui s'ensuit...
Dépourvus de radar, les sous-marins allemands ne peuvent compter que sur la vigilance des guetteurs, debouts sur l'étroite dunette, à quelques mètres seulement au dessus des flots. Tout est une question de secondes, et malheur au guetteur inattentif, à l’officier maladroit ou au marin simplement trop lent pour signaler le danger ou exécuter une manoeuvre d'urgence : les erreurs se paient comptant, en vies humaines, souvent au prix de l'équipage tout entier.
Depuis septembre 1939, une soixantaine d'U-Booten allemands pavent déjà le fond des océans. C’est peu et beaucoup à la fois. Car si construire des sous-marins n'est pas un obstacle pour l'industrie allemande, il est en revanche bien plus difficile de remplacer les marins expérimentés ayant subi un entraînement complet en temps de paix, parmi lesquels figurent les "grands as" comme Gunther Prien.
Du reste, dès la mi-1943, pour pallier aux pertes et au manque chronique d'effectifs, il sera nécessaire de muter dans les sous-marins des officiers de l'armée de terre et même de l'aviation (!), avec les conséquences que l'on devine aisément sur l’efficacité et la survivabilité des sous-marins…
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