... pour se poser en champion incontesté du pangermanisme, et plaire aux trois millions de germanophones des Sudètes, Adolf Hitler avait envahi la Tchécoslovaquie. Pour assurer la pérennité de son régime, et plaire aux dizaines de milliers de germanophones de Dantzig, il se préparait à présent à envahir la Pologne.
Ironiquement, les germanophones des Sudètes et de Dantzig finirent par se retrouver les principales victimes d'une opération qui visait officiellement à les "libérer" : après guerre, les uns et les autres furent chassés manu militari, et sans indemnité, des Sudètes et de Pologne, où leurs ancêtres s'étaient installés des siècles auparavant.
Et à la différence des Palestiniens, leurs descendants ne sont certes pas sur le point d'obtenir excuses, réparations et "droit au retour" : si tous les réfugiés sont égaux, certains le sont infiniment plus que d'autres...
Mais en ce 3 avril 1939, au moment où Adolf Hitler donnait ses directives en vue d'une attaque de la Pologne, nous n'en étions pas encore là. Le Reich était puissant et craint d'un bout à l'autre de l'Europe. Il avait conclu des alliances avec les fascismes italiens,
espagnols et japonais, et Adolf Hitler lui-même avait, contre toute attente, remporté tous ses paris - de la réintroduction du service militaire obligatoire à l'envahissement de la Tchécoslovaquie en passant par la réoccupation de la Rhénanie ou l'annexion de l'Autriche - sans que la France et la Grande-Bretagne, paralysées par le poids des pacifistes et la conviction que l'ogre allemand finirait bien par se calmer, n'interviennent.
De fait, le Führer était confiant de remporter à présent le pari polonais et, même s'il le perdait (c-à-d même si la France et la Grande-Bretagne lui déclaraient la guerre) de parvenir à digérer la Pologne bien avant que l'alliance franco-britannique soit en mesure de
lui nuire.
Restait néanmoins à sauver les apparences, à imaginer un prétexte justifiant l'invasion de la Pologne aux yeux de l'opinion publique internationale. Ce prétexte devait être fourni par un officier de la SS et authentique spécialiste des coups fourrés
Il s'appelait Alfred Naujocks
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