... Le 4 janvier 1933, Adolf Hitler rencontra l’ancien Chancelier Von Papen chez le banquier Kurt Von Schröder, à Cologne. Von Papen, qui avait démissionné de son poste le 17 novembre de l’année précédente, proposa la Chancellerie à Hitler, lequel lui fit remarquer que le Président Hindebourg avait déjà refusé sa candidature par deux fois, et avait même nommé le général Von Schleicher à ce poste deux mois auparavant (!).
Fin janvier, l’impasse politique restant totale, Von Papen s’en fut négocier avec Von Schleicher, tout en maintenant la pression sur le vieux maréchal Hindenbourg.
Après plusieurs jours de tractations, Von Schleicher accepta de démissionner, et Hindenbourg de nommer Hitler à la Chancellerie, ce qu’il avait toujours refusé jusqu’alors.
Dans l’esprit de Von Papen et de la plupart des conservateurs, la formule n’était évidemment qu’un pis-aller transitoire, et chacun était convaincu de parvenir à manœuvrer ce petit parvenu autrichien, naturalisé allemand à peine un an auparavant.
Du reste, Von Papen ne prendrait-il pas le titre de vice-chancelier, tandis que le NSDAP devrait se contenter, en plus d’Hitler, de deux uniques porte-feuilles ministériels, pour Wilhelm Frick et Hermann Goering ?
Avec tant d’aristocrates, de politiciens professionnels et d’intelligence pour les surveiller, Hitler et ses trublions ne pourraient, ils en étaient certain, causer grands dommages. Ils s’affaibliraient, ou rentreraient bien vite dans le moule de la social-démocratie traditionnelle, les laissant gérer l’Allemagne entre eux, comme à leur habitude.
Le 30 janvier 1933, Adolf Hitler fut donc nommé Chancelier par le Président Hindebourg, au sein d’un "gouvernement de concentration nationale" dominé par les conservateurs.
La boîte de Pandore venait de s’ouvrir...
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