jeudi 26 février 2004

354 - la descente aux enfers

... ...Après la chute de Port Arthur, suivie du désastre de Tsuchima, le Tsar Nicolas II n'eut plus d'autre choix que d'accepter la médiation que Théodore Roosevelt lui proposait depuis des mois.

Dans l'immédiat, l'affaire lui coûtait Port Arthur et la Mandchourie - que les Japonais s'empressèrent d'annexer. Mais pendant quarante ans, elle allait quasiment priver la Russie de toute influence en Asie.

Le 14 juin 1905, ce qui restait de la flotte impériale se mutina en Mer Noire. Et l'on vit les marins du Potemkine se rendre maître d'un cuirassé - fait unique dans l'histoire des révolutions - puis, ne sachant trop qu'en faire, errer à leur tour à la recherche d'un port d'asile et d'un gouvernement qui voudrait bien les accueillir, avantde se rendre aux autorités roumaines, le 25 juin 1905

On aurait aimé ajouter qu'après Tsuchima, la Paix et la Prospérité s'installèrent dans cette partie du monde, libérée du joug des ploutocrates tsaristes, et rendue à une grande et merveilleuse fraternité panasiatique

Mais la barbarie et le colonialisme ignorent malheureusement les frontières des cultures, des religions ou des races.

Et l'on vit bientôt les troupes japonaises, victorieuses à Tsuchima, s'implanter en Mandchourie comme en pays conquis, avec toutes les exactions que cela implique, puis se livrer à une guerre interminable contre la Chine.

On les vit recruter de force, dans tous les territoires annexés, des milliers de jeunes femmes, transformées en esclaves sexuelles pour les besoins de leurs bordels militaires, puis exécutées d'une balle dans la nuque, comme des objets que l'on jette parce que trop usés pour encore servir.

En Mandchourie, on vit la tristement célèbre "Section 731 de guerre bactériologique et chimique" pratiquer pendant des années des expériences abjectes sur des cobayes humains, expériences devant lesquelles même les SS les plus enthousiastes auraient reculé d'effroi.

On vit encore, en 1937, cette même armée japonaise violer la ville de Nankin, après un siège atroce, et la mettre à sac pendant des semaines, liant les prisonniers par groupes de 100 avant de les arroser d'essence, les décapitant au sabre, tirant sur tous les civils qui tentaient de glaner quelque nourriture, éventrant femmes et enfants à la baïonnette...

Une longue descente en Enfer

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