... Arrivée à Cam Ranh (Vietnam), le 14 avril 1905, la flotte russe s'entend immédiatement signifier qu'elle doit, en vertu des traités internationaux, déguerpir dans les 24 heures...L'ennui c'est qu'entre-temps l'Etat-major impérial, décidément fort têtu, lui a intimé l'ordre formel et militaire d'attendre les fameux renforts dont personne ne veut
Du coup, voilà l'escadre contrainte d'exécuter des ronds sur l'eau le jour, et à mouiller discrètement la nuit, au fond de baies désertes, jusqu'au matin du 9 mai 1905, où apparaissent enfin les tas de ferrailles tant attendus.
Encore une semaine pour permettre à ces derniers de se remettre de leur traversée et, le 14 mai 1905, la deuxième escadre du Pacifique appareille pour son dernier voyage.
Mais les dés sont pipés dès le départ, et la partie par trop inégale. Aux Russes aussi épuisés que leurs bâtiments, les Japonais, qui opèrent à quelques centaines de kilomètres de leurs arsenaux, opposent des marins et des navires frais, dispos, et prêts à en découdre.
Du reste, ils savent que les ordres de Rojesvensky lui enjoignent de gagner Vladivostok, et aussi qu'il n'y a que trois itinéraires possibles
Le 27 mai, jour anniversaire du couronnement du Tsar, un patrouilleur japonais aperçoit l'escadre russe par le travers du détroit de Corée, et en signale immédiatement la présence à l'amiral Togo Heihachiro, sur le cuirassé Mikasa
C'est aussitôt l'hallali, les explosions des obus de 305mm, les bras ou les jambes arrachés, les corps déchiquetés, les hurlements de douleur, les rigoles de sang qui dégoulinent sur les ponts
A l'aube du 28 mai, la flotte russe, trop fatiguée pour se battre, a tout simplement été exécutée, comme à la parade, par plus fort qu'elle. Sur 37 navires à s'être présentés devant Tsuchima, seuls trois parviennent finalement à rallier Vladivostok. Côté pertes humaines, le bilan est tout aussi lourd : plus de 6 000 morts côté russe, moins de 600 côté japonais.
Au terme d'une longue captivité chez les Japonais, Sinovie Petrovitch Rojesvensky fut traduit en court martiale dès son retour en Russie. Son vainqueur, l'amiral Togo Heihachiro eut droit à tous les honneurs... et à une statue qui orne aujourd'hui un parc, où son cuirassé est pieusement conservé
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