... Le 26 octobre 1904, alors que la flotte russe pénètre dans la rade de Vigo, où l'attendent les charbonniers allemands, ce sont les douaniers espagnols qui surgissent et lui interdisent de transborder le précieux combustible à l'intérieur de leurs eaux territoriales
Ce n'est que le début d'une interminable série d'incidents du même type, que nous avons peine à comprendre aujourd'hui, tant notre mémoire cinématographique est remplie de ces images d'actualités où l'on voit des pétroliers ravitailler en mazout, avec de longs tuyaux flexibles, des navires de guerre qui continuent à faire route parallèlement à eux, sans même ralentir.
Mais en 1904, il ne s'agit pas de mazout mais de charbon. Et du charbon qu'il faut transborder à la main, par sacs entiers, et par dizaines de tonnes.
Déjà exténuante en soi, l'opération ne peut s'exécuter qu'au mouillage, dans un port ou, à l'extrême limite, machines stoppées, sur une mer parfaitement étale.
C'est un travail extrêmement pénible, qui dure des heures, sous un soleil de plomb, dans une chaleur infernale, au milieu d'une poussière qui colle à la peau et prend à la gorge.
Et compte tenu du faible rendement énergétique du charbon, et de la qualité très relative des chaudières de l'époque, c'est de surcroît une manoeuvre qu'il faut répéter avec une régularité décourageante, qui épuise les équipages et annihile un moral qui leur manquera cruellement lorsque viendra le moment de combattre...
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