samedi 17 janvier 2004

313 - l'heureuse désobéissance
















... ayant finalement autorisé le général Manteuffel à se replier vers l'Ouest, au mépris des "ordres personnels" d'Hitler, et ayant même soigneusement "oublié" d'en avertir le Maréchal Keitel, le général Heinrici, dernier commandant du fantomatique "groupe d'armées de la Vistule", savait qu'il venait à présent de franchir la ligne rouge le menant tout droit au peloton d'exécution.

Le 29 avril 1945, il reçut un appel téléphonique de Keitel, l'accusant "d'insubordination" et de "faiblesse indigne d'un soldat", et l'informant qu'il était immédiatement relevé de son commandement, au profit du général Manteuffel qui,... refusa, imitant ainsi, avec quelques semaines de retard, les chefs des dernières unités de chasse de la Luftwaffe qui, en apprenant le limogeage du général Galland au "profit" du général Peltz, s'en étaient allés trouver le Maréchal Goëring... pour exiger sa démission.

Peu après, un autre appel téléphonique - cette fois du général Jodl - parvint à Heinrici. Après l'avoir lui aussi accusé de lâcheté et d'incompétence, Jodl le convoqua au quartier général de l'OKW, ce qui, comme le lui firent remarquer ses subordonnés, équivalait presque certainement à une condamnation à mort.

Heinrici refusa de s'y rendre et de subir le sort de Rommel, "suicidé" sur ordre personnel du Führer en octobre 1944.

Cette désobéissance supplémentaire lui permit, après trois années de captivité en Angleterre, de mourir tranquillement à Württemberg, le 13 décembre 1971, à l'âge de 85 ans

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