mercredi 7 janvier 2004

303 - Hanna Reitsch

... en 1934, un petit bout de femme d'un mètre cinquante stupéfia le monde en battant plusieurs records du monde en planeur. Devenue pilote d'essais, c'est elle qui mit au point les freins de piqué des Stuka qui allaient partir à la conquête du monde.

Fervante admiratrice d'Hitler, c'est à elle que le dictateur confia le soin de dévoiler au public le premier hélicoptère allemand - le Focke Achgelis Fa 61. Tous les soirs de février 1938, elle le présenta en vol... sous le chapiteau de la Deutschlandhalle de Berlin.

En 1942, c'est encore elle qui testa les premiers avions-fusée Messerschmitt 163, jusqu'à ce qu'un grave accident l'expédie pour plusieurs mois à l'hôpital.

Fin 1943, alors que les ingénieurs allemands désespéraient de parvenir à trouver une solution au mystérieux problème de stabilité qui affectait les premières fusées V1, elle se porta volontaire pour une mission véritablement insensée : piloter un de ces engins sur lequel on avait âtivement installé un cockpit et un semblant de poste de pilotage si étroit qu'elle seule était capable de s'y installer.

C'est à l'occasion de ce vol qu'elle découvrit le défaut dans le système gyroscopique d'autoguidage de l'engin qui, aussitôt lancé en production et construit à des milliers d'exemplaires, sema bientôt la mort et la désolation à Londres, Anvers ou Liège.

Séduite par cette expérience, c'est encore elle qui eut l'idée de proposer au Führer la création d'une "escadrille suicide" dont les pilotes, des jeunes-gens fanatisés, se seraient jeté avec leur appareil sur les cibles ennemies.

Mais le suicide, fut-il patriotique, n'entrait guère dans la mentalité allemande et l'affaire en resta là jusqu'à ce que les Japonais reprennent l'idée à leur compte avec le Yokosuka Okha, un minuscule avion-fusée chargé de 1 200 kilos d'explosifs, que des centaines de jeunes kamikazes s'efforcèrent de lancer à 600 kms/h contre les navires américains.

En ce 26 avril 1945, cette frêle jeune-femme s'apprête pourtant à accomplir un nouvel exploit : faire atterrir, puis redécoller, un avion de liaison en plein centre de Berlin, sous le feu de l'artillerie soviétique.

Cet étrange et diabolique lutin a 33 ans.

Elle s'appelle Hanna Reitsch

1 commentaire:

Anonyme a dit...

Bonjour!
Excellent blog, toujours informatif. Concernant Hanna Reitsch , il est indiscutable que ce petit bout de femme dont le courage n'avait d'égal que l'enracinement des convictions nazies, et ce au delà de toute raison et de tout bon sens, a été un vrai pilote d'essai.
Dans ce domaine , elle a effectivement Fait un vrai travail de développement sur le Stuka , sur le délirant planeur Messerschmitt Gigant (aussi gros qu'un jumbo-jet, ou presque, avec des commandes non assistées qui lui ocasionaient d'atroces crampes après vingt minutes de vol), sur le V1 dont elle a testé des versions pilotées et aussi sur l'hélicoptère Focke Achgelis (encore que là il y avait une part de "relations publiques" et de "communication").

Par contre , pour le démentiel ME162 Komet (qui a laissé des impressions inoubliables à tous ceux qui / 1° l'ont piloté /2° s'en sont tirés vivants, et en particulier à Eric Winkle Brown , le très qualifié piote d'essais anglais quil'évalua après la capitulation) Reitsch n'a effectué que quelques vols , contrairement à Heini Dittmar (qui fut grièvement blessé et en resta semi-infirme )et à son adjoint Rudy Opitz qui prit ensuite la relève.
Ce sont eux qui ont vraiment suivi de bout en bout le développement du Komet.

Dans une interview, Opitz paraissait assez réservé sur le rôle de Fraulein Reitsch dans le développement du ME 163, dans la mesure où son accident, survenu au cours d'une sériede vols plus publicitaires qu'autre chose, faillit causer la fin du programme. Hanna reitsch était une personnalité volontiers mise en avant par la propagande nazie et en tant que symbole du nazisme sa disparition aurait fait très mauvais effet