samedi 20 septembre 2003

194 - un mouvement tournant par Sedan














... dès le 11 mai 1940, des avions reconnaissance avaient constaté une activité anormale au sud du Sillon Sambre et Meuse, qui laissait présager une offensive de grande envergure.

Le 12, le général d'Astier de la Vigerie avait pressenti l'attaque Sedan, mais le général Georges préféra en rester à la stratégie définie depuis des mois par le Haut Etat-major : l'attaque allemande ne serait qu'une simple réédition du plan von Schlieffen de la Première Guerre mondiale, et se déroulerait donc en Belgique, en terrain plat, sur son trajet désormais habituel.

Rétrospectivement, on peut se demander si Georges et Gamelin n'étaient pas d'abord et avant tout victimes de leur propre aveuglement, de leur incapacité à admettre qu'ils avaient peut-être commis une erreur, ce qui les poussait à s'accrocher désespérément, et pourrait-on dire contre la raison, à ce qu'ils estimaient être "logique" chez l'adversaire.

Du reste, en Juin 1944, on verra également le vieux Jodl refuser de céder à un Rommel venu lui réclamer les troupes stationnées en Bretagne pour renforcer celles qui se font alors étriller en Normandie

Pour un militaire, admettre que l'ennemi ne fait pas ce qu'on a soi-même prévu qu'il fasse est manifestement très difficile à vivre...

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