samedi 2 août 2003

146 - la quadrature du cercle

... outre la réduction de signature visuelle (peintures de camouflage) et de signature radar (avions "furtifs"), les ingénieurs s'attachent également à réduire la signature sonore et thermique des avions de combat.

Si d'importants progrès ont déjà été réalisés en matière de réduction du bruits des réacteurs (dont les appareils civils, et donc les riverains des aéroports ont rapidement bénéficié), le réacteur totalement silencieux n'est hélas pas pour demain.

De même, la réduction de la signature thermique a encore un long chemin devant elle. Face à des capteurs infrarouge aujourd'hui capables de discerner la chaleur d'une cigarette derrière un mur (!), la protection des avions contre les missiles infra-rouges s'appuyera encore longtemps sur l'éjection de leurres thermiques (flares) et, découverte plus récente, sur la "super-croisière".

Jusqu'au début des années 1990, les avions de combat n'évoluaient en effet au dessus de la vitesse du son que grâce à des réacteurs équipés de post-combustion, c-à-d d'un dispositif injectant du kérosène à la sortie de la tuyère, afin d'augmenter la poussée du réacteur.

Ce dispositif offre cependant de nombreux inconvénients, au premier rang lesquels une augmentation vertigineuse de la consommation (et donc une réduction tout aussi conséquente de l'autonomie de vol) ainsi qu'un accroissement de la température de la tuyère, qui rend l'avion plus vulnérable aux missiles infra-rouges.

C'est pourquoi, la plupart du temps, un appareil supersonique évolue en dessous de la vitesse du son, à sa "vitesse de croisière",... où il est le plus vulnérable à la DCA classique et aux missiles à tête radar.

La "super-croisière", déjà utilisée sur le F22 "Raptor", vise donc à concilier les avantages des deux formules, sans en supporter les inconvénients. En volant à une vitesse de croisière légèrement supérieure à celle du son, mais sans recourir à la post combustion, l'avion qui en est muni peut ainsi voler plus longtemps tout en diminuant sa vulnérabilité face aux canons de DCA et aux missiles à guidage radar ou infrarouge

La quadrature du cercle, en somme

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