... durant la Seconde Guerre mondiale, tous les avions de combat furent camouflés afin de réduire, autant que faire se pouvait, leur "visibilité" aux regards ennemis.
A vrai dire, les camouflages utilisés tenaient davantage de l'empirisme et des lubies bureaucratiques que d'une véritable approche scientifique. Si l'avion était surtout utilisé de nuit, on le peignait en noir. Survolait-il les pleines enneigées qu'il se retrouvait tout de blanc revêtu, de bleu s'il s'aventurait au dessus de l'océan, et dans de multiples nuances et schémas de brun et de vert le reste du temps.
Chaque pays avait sa "vision" du camouflage, et l'appliquait de manière plus ou moins formelle : très rigoureuse chez les Anglais, de plus en plus brouillonne chez les Allemands, à mesure que le temps et les peintures se mirent à manquer.
A leur entrée en guerre, les Américains firent comme tout le monde, peignant leurs avions de la manière qu'ils estimaient la plus efficace possible.
Cependant, la peinture complète d'un avion présentait de nombreux inconvénients. Il fallait du temps pour l'appliquer convenablement, en plusieurs couches, ce qui ralentissait les cadences de production. Et sur les plus gros bombardiers quadrimoteurs, la peinture complète représentait plusieurs centaines de kilos,... qui diminuaient la vitesse de pointe, la vitesse ascensionnelle, l'autonomie ou tout simplement la charge transportable.
A mesure que leurs forces aériennes montaient en puissance et s'appropriaient la maîtrise du ciel, les Américains en vinrent à ne plus camoufler leurs avions, qui évoluèrent donc dans leur "couleur" d'origine, offrant aux spectateurs - et en particulier à des centaines de milliers d'Européens occupés - l'incroyable spectacle de centaines d'appareils revêtus d'aluminium naturel, étincelants au soleil (!)
A l'été 1944, les soldats allemands désabusés résumèrent la situation à leur manière : "Si un avion est camouflé, il est britannique; s'il ne l'est pas, il est Américain; et s'il est absent, il est allemand"
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