samedi 19 juillet 2003

132 - Fritz X

... lors de la Seconde guerre mondiale, un bombardement était considéré comme "réussi" lorsque les bombes explosaient à moins de 200 mètres de la cible visée.

Cette précision "idéale" n'était cependant que rarement atteinte. Dans la réalité, les courants aériens, les fumées d'incendies, la nébulosité, la DCA ennemie,... mais aussi la nervosité du pilote (avant tout soucieux de survivre et donc de se débarrasser de sa cargaison le plus vite possible afin de s'alléger et de rentrer à sa base) se liguaient pour réduire toute idée de "précision" au rang de voeux pieux

En 1943, seul un équipage de Lancaster sur quatre était ainsi capable, de nuit, de placer ses bombes à moins de trois kilomètres (!) de la cible visée. Deux ans plus tard, au dessus de Nagasaki, la cible visée fut là encore ratée de plus de deux kilomètres ce qui, considérant la nature de la bombe, n'avait il est vrai guère d'importance.

La recherche de la précision continuait cependant de hanter les États-majors de tous les pays belligérants, encore qu'il s'agissait bien plus de réaliser des économies d'avions et de pilotes plutôt que de réduire ce qu'on n'appelait pas encore les "dommages collatéraux".

Cette recherche d'une meilleure efficacité dans les bombardements était particulièrement nécessaire chez les Allemands, qui n'avaient ni le temps ni les moyens de rivaliser avec les milliers de bombardiers quadrimoteurs que les Alliés envoyaient au dessus du Troisième Reich.

Fritz X fut la première réalisation concrète en ce domaine. Le 9 septembre 1943, le cuirassé italien Roma fut promptement coulé par un seul coup au but de cette bombe planante de 1 400 kgs, qu'un radio-guidage élémentaire maintenait jusqu'à la fin en liaison avec l'avion lanceur.

Hélas, les Alliés découvrirent très vite le moyen de brouiller les ondes radio, et tout le programme fut abandonné fin 1944. D'autres tentatives, notamment à l'aide de caméras de télévision (!) n'allèrent guère plus loin, faute de mise au point et de technologies adaptées.

Il s'en fallait encore de 20 ans, et d'une guerre au Vietnam...

Aucun commentaire: