samedi 12 juillet 2003

125 - un rêveur nommé Gérald Bull

... au lendemain de la Seconde guerre mondiale, les canons à longue portée cédèrent rapidement la place aux avions et aux missiles, qui promettaient de frapper plus loin, avec une plus grande précision, et à moindre coût.

HDP, Dora et autres "Paris Kanonen" furent relégués aux oubliettes d'une époque que l'on imaginait à jamais révolue.

Et c'est alors que Gérald Bull entre en scène.

Né en 1928, le Canadien Gérald Bull entre à l'Université de Toronto à l'âge de 16 ans pour y suivre le cours de "génie aéronautique" nouvellement créé. Il en ressort diplômé quatre ans plus tard et est aussitôt engagé comme dessinateur technique chez A.V. Roe (à l'époque filiale d'Hawker Siddeley) où il collabore à la réalisation du chasseur CF100.

Il démissionne rapidement pour retourner à l'Université de Toronto, qui vient d'ouvrir un institut d'aérophysique, financé par le Defense Research Board canadien.

Le comité de sélection hésite - Bull a 20 ans à peine - mais finit néanmoins par l'accepter. Bien qu'il soit le plus jeune chercheur du groupe, ceci ne l'empêche nullement de concevoir sa propre soufflerie supersonique, avant de quitter l'Institut deux ans plus tard, doctorat en poche.

Quelques jours plus tard, l'armée canadienne lui confie le soin de faire voler le premier missile national. Le gouvernement américain veut même le débaucher, en doublant son salaire. Bull, qui à l'époque est encore patriote, refuse, mais obtient malgré tout l'autorisation de se rendre régulièrement dans les centres de recherches américains. Tous ses travaux sont codés "Secret Défense". Certains le sont encore aujourd'hui.

Lorsque les fonctionnaires du gouvernement lui refusent les crédits pour créer une nouvelle soufflerie hypersonique, Bull a alors l'idée de filmer le comportement des projectiles à l'intérieur d'un canon.

C'est le début d'un rêve fou, qui s'achèvera tragiquement une trentaine d'années plus tard, dans un immeuble de Bruxelles

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