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| Arrivée de la délégation japonaise à Ie Shima, sous les regards curieux des soldats américains |
Certes, il faudra bien - et ne serait-ce que par politesse ! - offrir un strapontin aux dits Britanniques, aux Australiens, aux Néo-Zélandais, à ces Hollandais dont le dialecte est assurément inintelligible mais dont le pétrole a tout de même été sinon la cause du moins l'objectif principal de cette guerre, ainsi qu’aux Chinois nationalistes du pourtant très inefficace Tchang Kaï-Shek, aux Français du pourtant si déplaisant Charles De Gaulle, et même à ces maudits Soviétiques qui se sont invités à la 25ème Heure et comme un véritable cheveu sur la soupe !
Mais toute cette affaire n’en sera pas moins un show à l’américaine, et même un authentique one-man-show, puisque confié à nul autre que le grand Douglas MacArthur !
Dans l’appareil militaire, pourtant, MacArthur est presque unanimement décrié voire même détesté par ses pairs, et le moins qu’on puisse en dire, c’est que, de toute la guerre, il n’a pas non plus franchement brillé par ses hauts faits d’armes ou la profondeur de sa vision stratégique, mais dès le lendemain de sa défaite et de son humiliante fuite de Corregidor, en mars 1942, le Grand Homme a en revanche toujours brillamment su se mettre en scène auprès du public américain, qui lui a vite pardonné son statut de looser et au contraire appris à le considérer comme un héros national.
C’est donc pour rencontrer MacArthur, et nul autre que lui, que les délégués japonais débarquent le 19 aout 1945, et sous bonne garde, sur la minuscule île de Ie Shima.
Car si l’expression Capitulation "sans condition" se passe désormais de toute profonde analyse sémantique, reste tout de même à déterminer le jour et le lieu de la cérémonie, le déroulé du protocole, les noms de ceux qui, d’un côté comme de l’autre, seront amenés à signer l’acte officiel qui mettra enfin un terme définitif à la Seconde Guerre mondiale, et last but not the least, des détails aussi "anodins" que la future Occupation du pays
Mais, en Grand Seigneur, MacArthur, qui depuis plusieurs semaines a installé ses pénates à la Casa Blanca de Manille (1), n’entend évidemment pas se déplacer lui-même pour recevoir la délégation des vaincus, ce pourquoi ces derniers vont-ils devoir se rendre jusqu’à lui dans un autre avion, américain cette fois.
Et toujours sous bonne garde, tant chacun vit encore dans la hantise d’une ultime traîtrise…
(1) après avoir découvert son ancienne et luxueuse suite du Manila Hotel entièrement saccagée, et déploré la disparition de sa précieuse argenterie, MacArthur avait décidé de réquisitionner à son usage exclusif ce luxueux manoir du chic quartier de Santa Mesa.

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