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| Le torpillage de l'Indianapolis : quatre jours plus tôt, l'Histoire aurait été bien différente.. |
Le 26 juillet, le croiseur lourd Indianapolis (1), un 10 000 tonnes de la classe Portland, a en effet rallié la petite île de Tinian (Mariannes) avec à son bord une mystérieuse caisse contenant les éléments d'un "projet secret" qui n’est autre que "Little Boy", autrement dit la bombe atomique bientôt destinée à Hiroshima.
Le même jour, à Potsdam, à quelque 11 000 km de là, les États-Unis, la Grande-Bretagne et la Chine de Tchang Kaï-chek ont quant à eux adressé un ultimatum au Japon, le sommant d’accepter immédiatement la "Capitulation sans condition" qu’on exige de lui, sous peine de subir une "destruction totale et rapide" (sic)
Cet ultimatum, qui ne fait en définitive que rappeler une exigence déjà formulée à Casablanca en janvier 1943, et qui ne mentionne pas explicitement la menace de la mort atomique, a toutefois été accueilli au Japon par le silence complet des politiciens,… mais aussi par les railleries de la Presse locale, laquelle n’y a vu strictement rien de neuf par rapport aux déclarations précédentes des Alliés, qui réclament toujours non seulement cette fameuse "Capitulation sans condition", mais aussi, et surtout, le renoncement par le Japon à toutes ses conquêtes d’avant 1937, et même l’abdication de l’Empereur lui-même, perçue comme prélude à un éventuel jugement pour "Crimes de Guerre", soit autant d'éléments que le Japon estime depuis deux ans totalement inacceptables !
Reste que ces railleries ne sauraient pallier longtemps l’absence d’une réponse gouvernementale officielle, ce pourquoi, après bien des hésitations, le Premier Ministre Kantaro Suzuki a-t-il fini, le 29 juillet, par proclamer qu’il entend "ignorer" (sic) cet ultimatum qui n’est, a-t-il ajouté, "qu’une resucée de la Déclaration du Caire. Le gouvernement ne pense pas que cela ait une valeur sérieuse. Nous ne pouvons que l'ignorer. Nous ferons tout notre possible pour mener la guerre jusqu'au bout".
(1) ironiquement, l'Indianapolis sera torpillé quatre jours plus tard, sur le chemin du retour, par un sous-marin japonais, ne laissant que 316 survivants sur un équipage de 1 195 hommes...

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