jeudi 21 août 2025

8994 - les sacro-saintes Loi de la Guerre

Fort Drum, le "cuirassé de béton" : 10 000 litres d'essence et de diesel pour en venir à bout...

… mais puisque les gaz de combat, les gaz lacrymogènes, et même les gaz d’échappement (!), sont officiellement interdits, les hommes, sur le terrain, ont très vie eu recours à toutes sortes d’expédiants dont on peut tout de même sérieusement douter qu’ils aient été davantage conformes aux sacro-saintes Lois de la guerre.

On connaissait déjà, et depuis longtemps, les bulldozers qui enterraient vivants les soldats japonais dans leurs bunkers, ou les lance-flammes qui les y incinéraient tout aussi vivants,  mais à Corregidor, en février 1945, on y a ajouté les milliers de litres de gasoil déversés dans le célèbre Tunnel Malinta, gasoil auquel on a ensuite mis le feu avant de sceller toutes les entrées du dit tunnel au bulldozer, condamnant ainsi les défenseurs japonais à mourir brûlés vifs ou asphyxiés 

Légalement parlant, l’Honneur était sauf, puisqu’aucun gaz de combat n’avait, de fait, été utilisé contre des soldats ennemis (!), et ce brillant succès avait tout naturellement poussé à retenter l’expérience à d’autres endroits, et en particulier, en avril, contre le tout aussi célèbre Fort Drum, cet inexpugnable "cuirassé de béton", dans lequel des sapeurs américains avaient fait pleuvoir 10 000 litres d’essence et de diesel par les évents du toit,… en y ajoutant quelques charges explosives pour faire bonne mesure !

A Iwo-Jima, pourtant officiellement déclarée "conquise" à la fin du mois de mars, les hommes du 147ème d’Infanterie vont également recourir, le 07 mai, à un cocktail semblable pour se débarrasser définitivement des ultimes défenseurs de l’île

"Ils pompèrent sept cents gallons d'eau salée dans l'une des plus grandes entrées du complexe de tunnels, puis y ajoutèrent 110 gallons d'essence et cinquante-cinq de pétrole. Le flux mortel, allumé au lance-flammes, traversa les passages souterrains, déclenchant une série d’explosions des munitions qui y étaient stockées, incinérant de nombreux Japonais et en asphyxiant d’autres. Certains de ces hommes s’embrassèrent alors, puis dégoupillèrent les grenades qu’ils tenaient contre leur corps" (1)

A la guerre, et a fortiori dans cette guerre mondiale qui dure depuis près de 6 ans, l’imagination s’avère vite sans limite dès lors qu’il s’agit de tuer l’ennemi.

On n’a pourtant encore rien vu

(1) Hasting, op cit

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