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Sherman lance-flammes, à Okinawa : n'importe quoi pour en finir avec les Japonais... |
"Pour les soldats britanniques de Birmanie, "Repat", le Rapatriement, était devenu une obsession. (…) En janvier 1945, l’Armée britannique avait déjà réduit le temps de service obligatoire outre-mer de quatre ans à trois ans et huit mois puis, en juin, à trois ans et quatre mois. En conséquence, de nombreuses unités se retrouvèrent subitement privées de soldats expérimentés et renvoyés chez eux.
(…) "Les responsables militaires américains et britanniques étaient tout aussi consternés à la perspective de devoir motiver des soldats pour de nouvelles batailles alors que certains de leurs camarades rentraient déjà chez eux" (1)
Paradoxalement, alors que la situation militaire des Alliés n’a jamais été aussi bonne, et celle des Japonais aussi désespérée, ce sont donc les premiers qui se retrouvent confrontés au manque de soldats, ou du moins de soldats expérimentés !
Car chez les Japonais, il n’est évidemment pas question de démobiliser qui que ce soit : pour parer les futurs débarquements alliés, le gouvernement a au contraire massé 14 divisions au Kyushu, 38 au Honshu et Shikoku, 5 à Hokkaido, tandis que vingt-huit millions de civils (!) ont été embrigadés à la hâte dans une milice populaire, le Kokumin Giyū Sentōtai ("corps combattant des citoyens patriotiques") calquée sur le modèle de la désormais défunte "Volkssturm" allemande.
Comme pour celle-ci, ce sont les armes qui manquent le plus - bon nombre de ces miliciens en sont en effet réduits à porter... des lances de bambou (!) - mais qu’importe : la Patrie mérite qu'on la défende à tout prix et, de toute manière, les kamikazes sont là pour montrer le bon exemple : sur le papier, l'aviation japonaise dispose encore de plus de 10 000 appareils - soit trois fois plus qu'au commencement de la guerre (!) - et si l'essence est sévèrement rationnée, et l'entraînement au pilotage réduit au strict minimum, les volontaires n’ont jusqu’ici jamais manqué pour se précipiter à plus de 600 km/h sur les navires américains !
Et les combats qui continuent de faire rage jour et nuit à Okinawa, c-à-d dans l'antichambre du Japon, n'ont rien pour rassurer personne dans le camp allié...
(1) Hastings, op cit
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