Le Scharnhorst (au fond de l'image) et le Gneisenau, vus depuis le Prinz Eugen |
Les habitués de ces chroniques savent depuis longtemps que la première victime d’un plan de bataille est toujours le plan de la bataille, et avant-même qu’elle ne débute, l’Opération Zerberus ne va certes pas faire exception à la règle !
À Brest, dans la soirée du 11 février, les navires sont en tout cas prêts à l’appareillage. Les câbles électriques et téléphoniques qui les reliaient à la terre ferme ont été largués, les machines sont sous pression, et les remorqueurs déjà à leur poste.
Peu avant 19h00, les commandants invités par Ciliax pour une ultime réunion ont quitté le Scharnhorst pour regagner leurs navires respectifs en prévision du départ, prévu pour 19h30.
Mais à peine quelques minutes plus tard, c’est le coup de théâtre : les sirènes d’alerte retentissent dans le port, figeant tout mouvement sur les bâtiments comme sur les quais, tandis qu'un sourd grondement se fait entendre, immédiatement suivi par les premiers coups de canons de la Flak !
Au plus mauvais moment, le Bomber Command britannique vient en effet de se rappeler au bon souvenir de Brest et des navires qui s’y trouvent !
Le départ est bien sûr reporté, mais si les explosions se succèdent pendant près de deux heures, les navires, protégés à la fois par l’obscurité et par les torrents de fumée vomis par les générateurs qui se sont immédiatement mis en route, sont une fois de plus intacts !
Mieux encore : en développant et en analysant, quelques heures plus tard, les rares et très mauvaises photos que des appareils de reconnaissance sont parvenus à prendre lors de ce même raid, les spécialistes britanniques vont découvrir que les navires visés sont non seulement intacts, mais encore tous sagement amarrés à leurs quais respectifs, et ne paraissant nullement disposés à les quitter, alors qu’en pratique, à ce moment-là, ils ont bel et bien déjà pris le large !
(1) pour cette chronique, nous avons choisi de retenir l’heure GMT, c-à-d l’heure anglaise, en retard d’une heure par rapport à l’heure allemande
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