samedi 18 janvier 2025

8169 - à 19h30, dans la nuit du 11 février 1942...

Le Détroit de Douvres, ou pas de Calais, l'endroit de loin le plus étroit et le plus dangereux...

… toute la philosophie de l'Opération Zerberus repose donc sur une idée simple, et plus exactement sur la profonde conviction qu’une fois l’appareillage connu des Britanniques, ceux-ci mettront obligatoirement plusieurs heures avant d'être en mesure d'y réagir de manière efficace.

La traversée jusque Douvres durant plus de 12 heures, il est cependant vital que la nouvelle du dit appareillage leur parvienne le plus tard possible,… ce qui serait complètement illusoire si on levait l’ancre durant la journée afin de se présenter devant Douvres en pleine nuit mais en ayant laissé à l’ennemi tout le temps nécessaire pour barrer non seulement l’entrée, mais aussi, et peut-être surtout, la sortie du pas de Calais avec ses cuirassés.

De nuit, l’escadre allemande bénéficierait évidemment de l’obscurité, mais de nos jours, à l’ère du radar, cette couverture ne veut plus dire grand-chose,… et d’autant moins que, de nuit, la dite escadre ne pourrait compter sur aucun soutien aérien de la Luftwaffe, tout en devant en revanche faire face à des vedettes rapides et à des torpilles rendues extraordinairement difficiles à repérer et à éviter.

A contrario, en quittant Brest de nuit, et contre toute attente, on peut raisonnablement croire que l’on demeurera incognito un bon moment, et que quelques heures plus tard, devant Douvres, cette même Luftwaffe sera alors en mesure d’écarter les importuns,… et en particulier les fameux bombardiers-torpilleurs Swordfish qui, l’année précédente, ont scellé le sort du malheureux Bismarck !

En conséquence, l’heure de l’appareillage est fixée à 19h30, dans la nuit du 11 février 1942, pour une arrivée à Douvres prévue vers 11h30, dans la matinée du lendemain, plusieurs ports français, dont celui de Cherbourg, devant quant à eux se tenir prêts à accueillir un éventuel navire éclopé…

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