samedi 16 novembre 2024

8106 - "impuissant, voire peu enclin à se révolter"

Enfant fouillant une poubelle de Hambourg à la recherche de nourriture...

... et en vérité, comme expliquer une telle absence de résultat compte tenu de la quantité hallucinante de bombes déversées jour après jour, nuit après nuit, sur les villes allemandes puis japonaises ? 

"Je ne connais pas la réponse", avait candidement déclaré Henry Hartley Arnold, commandant en chef de l’Aviation américaine. "Ou nous entretenons des idées trop optimistes sur les résultats des raids aériens, ou nous nous sommes terriblement trompés en évaluant l'effet des destructions sur la machine de guerre allemande" (...) Nous ne sommes peut-être pas en mesure de contraindre l'Allemagne à la capitulation par des raids aériens. D'un autre côté, il me semble qu'avec cette prodigieuse puissance de feu, on devrait obtenir des résultats bien meilleurs et bien plus décisifs"

En février 1945, alors que la guerre était sur le point de se terminer en Europe, le général George C. McDonald, commandant du tout jeune United States Strategic Air Forces in Europe (USSTAF), soulignait pour sa part qu’aucun renseignement en sa possession ne démontrait jusqu’ici que la destruction de zones densément peuplées "affectait de manière décisive la capacité de résistance armée de l’ennemi", ajoutant même que si le but des attaques sur le moral de la population allemande était bel et bien de susciter la révolte, tout le monde s’accordait cependant sur le fait que, le peuple allemand était "impuissant, voire peu enclin à se révolter".

Douhet, pourtant, avait affirmé que les populations des États belligérants, largement épargnées lors de la 1ère G.M. au point de continuer de mener une vie quasi-normale dans leurs villes, ne tolèreraient pas d’être prises pour cible depuis les Airs, et feraient donc pression sur leur gouvernement pour obtenir la Paix.

Ainsi devait-il en être, en toute logique, dans les démocraties normales, où l'expression de la volonté des citoyens avides de Paix finirait bien par l’emporter sur les bellicistes siégeant au gouvernement, sous peine de provoquer des insurrections,... comme celle qu'avait précisément connue l'Allemagne en 1918, au point de la contraindre finalement à réclamer l’Armistice...

3 commentaires:

Anonyme a dit...

Les campagnes de bombardement n'ont en effet pas amené l'Allemagne à demander la fin des combats. Etat policier qui ne laissait pas de choix à la population, fidélité à Hitler, espoir d'un retournement de situation... Les raisons sont nombreuses. Mais sans ces bombardements, le complexe militaro-industriel aurait produit 4 ou 5 fois plus de blindés, avions et autres armements et aurait ainsi rendu la victoire sur le nazisme beaucoup plus difficile sinon impossible. Ce sont bien là 8e Air Force et le BC qui ont gagné la guerre.

Anonyme a dit...

Etonnante Psychologie militaire...Si je reçois des bombes sur le coin de la figure en perdant ma maison et mes proches , ma haine va se diriger bien évidemment sur ceux qui me les balancent dessus (depuis l'humble idiot de mitrailleur , qui s'il doit sauter en parachute j'aurai plaisir à lyncher, en me disant peut-être qu'il paye pour tous ceux, militaires ou dirigeants -démocrates ou pas, dictateurs ou pas , la question est secondaire qui l'ont envoyé me bombrder) . C'est Humain, un point c'est tout...Les Allemands ont fait corps avec Hitler (au moins en apparence) pareil pour les Japonais et leur vénéré empereur-dieu...IL n'y a guère qu'en Italie, pays divisé , occupé au sud par les Anglosaxons et au nord par les Allemands , travaillé par de puissants courants de guerre civile, que le rejet du leader a pu fonctionner:
Le camp de la Résistance a pu procéder au jugement sommaire de Mussolini et de sa clique (suivi d'un lynchage de leurs cadavres) pour faire une sorte de catharsis purificatrice.

Anonyme a dit...

Paradoxalement l’Italie a été le moins bombardé des trois pays