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| DH-9 britannique, au-dessus de l'Irak, en 1920 |
... 1921
C'est en partant de cet effroyable constat qu'un peu partout dans le monde, des hommes comme le Britannique Hugh Trenchard (1), l'Américain Billy Mitchell (2) ou encore, et surtout, l'Italien Giulio Douhet (3), commencent à jeter les bases du futur bombardement stratégique, dont l'objectif déclaré, encore que fort théorique, est de détruire, dès les premières minutes de la guerre, les infrastructures, les usines mais aussi les villes de l'adversaire, le privant ainsi très rapidement de toute possibilité de poursuivre la lutte.
Puisque les civils, dans leurs villes, fabriquent impunément les armes qui permettent et prolongent la guerre, Douhet, dans son ouvrage Il Dominio dell'Aria ("La Maîtrise de l'Air") paru en 1921, préconise carrément une vaste attaque aérienne préventive derrière les lignes ennemies, menée au besoin... à l'aide de gaz de combat !
Après les ravages causés par l'ypérite (ou "gaz moutarde"), dans les tranchées, l'idée a certes de quoi faire frémir, mais peu auparavant, lors de la Révolte irakienne contre la tutelle britannique (4), le grand Winston Churchill lui-même, alors Ministre de la Guerre, n'a-t-il pas déclaré "Je ne comprends pas ces réticences à l'emploi du gaz [en Irak]. Je suis fortement en faveur de l'utilisation du gaz toxique contre les tribus barbares... L'effet moral sera bon. On diffusera une terreur vivace"
Et de fait, dès 1917, la Grande-Bretagne s'est essayée à ce genre de guerre sur les tribus qui s'étaient rebellées contre sa volonté de les rassembler en un seul et même État, afin de créer de toutes pièces un "royaume" irakien qui lui permettrait de contrôler le pétrole de la région.
"Les Arabes et les Kurdes savent maintenant ce que signifie un vrai bombardement ! En 45 minutes nous pouvons raser un village et tuer ou blesser un tiers de sa population", avait alors surenchéri celui qui n'était encore qu'un obscur lieutenant-colonel du nom... d'Arthur Harris !
(1) né en 1873, Hugh Trenchard fut l'un des principaux fondateurs de la Royal Air Force
(2) pionnier de l'Aviation américaine, Billy Mitchell accéda à la célébrité après ses essais de bombardement sur de vieux navires de guerre déclassés, et en particulier sur le cuirassé allemand Ostfriesland en 1921
(3) né en 1869, Douhet avait préconisé l'usage massif de bombardiers dès 1912, soit trois ans à peine après la traversée de La Manche par Blériot !
(4) cette révolte se termina fin 1920 par la victoire des troupes britanniques, puissamment soutenues par leur Aviation de bombardement.
C'est en partant de cet effroyable constat qu'un peu partout dans le monde, des hommes comme le Britannique Hugh Trenchard (1), l'Américain Billy Mitchell (2) ou encore, et surtout, l'Italien Giulio Douhet (3), commencent à jeter les bases du futur bombardement stratégique, dont l'objectif déclaré, encore que fort théorique, est de détruire, dès les premières minutes de la guerre, les infrastructures, les usines mais aussi les villes de l'adversaire, le privant ainsi très rapidement de toute possibilité de poursuivre la lutte.
Puisque les civils, dans leurs villes, fabriquent impunément les armes qui permettent et prolongent la guerre, Douhet, dans son ouvrage Il Dominio dell'Aria ("La Maîtrise de l'Air") paru en 1921, préconise carrément une vaste attaque aérienne préventive derrière les lignes ennemies, menée au besoin... à l'aide de gaz de combat !
Après les ravages causés par l'ypérite (ou "gaz moutarde"), dans les tranchées, l'idée a certes de quoi faire frémir, mais peu auparavant, lors de la Révolte irakienne contre la tutelle britannique (4), le grand Winston Churchill lui-même, alors Ministre de la Guerre, n'a-t-il pas déclaré "Je ne comprends pas ces réticences à l'emploi du gaz [en Irak]. Je suis fortement en faveur de l'utilisation du gaz toxique contre les tribus barbares... L'effet moral sera bon. On diffusera une terreur vivace"
Et de fait, dès 1917, la Grande-Bretagne s'est essayée à ce genre de guerre sur les tribus qui s'étaient rebellées contre sa volonté de les rassembler en un seul et même État, afin de créer de toutes pièces un "royaume" irakien qui lui permettrait de contrôler le pétrole de la région.
"Les Arabes et les Kurdes savent maintenant ce que signifie un vrai bombardement ! En 45 minutes nous pouvons raser un village et tuer ou blesser un tiers de sa population", avait alors surenchéri celui qui n'était encore qu'un obscur lieutenant-colonel du nom... d'Arthur Harris !
(1) né en 1873, Hugh Trenchard fut l'un des principaux fondateurs de la Royal Air Force
(2) pionnier de l'Aviation américaine, Billy Mitchell accéda à la célébrité après ses essais de bombardement sur de vieux navires de guerre déclassés, et en particulier sur le cuirassé allemand Ostfriesland en 1921
(3) né en 1869, Douhet avait préconisé l'usage massif de bombardiers dès 1912, soit trois ans à peine après la traversée de La Manche par Blériot !
(4) cette révolte se termina fin 1920 par la victoire des troupes britanniques, puissamment soutenues par leur Aviation de bombardement.
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