jeudi 14 septembre 2023

7687 - mourir héroïquement pour la Patrie

"Le Scharnhorst est tombé dans un piège", Daily Mail 28 décembre 1943
... à ses officiers réunis dans le carré du Duke of York après ce que la Presse et les historiens appelleront pudiquement la "Bataille du Cap Nord", laquelle n'a en fait été qu'un épouvantable carnage à sens unique, l'amiral Fraser avait dit "J'espère que si l'un d'entre vous se trouve un jour appelé à commander un navire dans un combat contre un ennemi maintes fois supérieur, il le commandera aussi vaillamment que le Scharnhorst a été commandé aujourd'hui".

Pour autant, s'il est vrai que l'amiral Bey et tous les officiers et marins du Scharnhorst ont effectivement combattu "jusqu'au dernier obus", et sont tous "morts héroïquement pour leur patrie", chacun sait aussi, depuis au moins Patton, que les guerres, et même les batailles, ne se gagnent jamais en mourant héroïquement,... mais bien en faisant en sorte que ce soit l'ennemi qui meure,... héroïquement ou pas.

Et dans cette perspective, l'Opération Ostfront constitue assurément l'exemple parfait, et même caricatural, de ce qu'il ne faut surtout pas faire puisque les Allemands, en plus d'avoir perdu un croiseur de bataille de 32 000 tonnes et quelque 1 900 hommes, n'ont tué que... 11 marins anglais, n'ont infligé que d'insignifiants dommages à leurs navires de guerre, et n'ont même pas eu la chance d'apercevoir un seul cargo avant d'être engloutis par les flots !

Les causes de ce désastre sont évidemment nombreuses mais d'abord et avant tout imputables au commandement lui-même, qu'il s'agisse de celui, éloigné, d'Hitler et des chefs de la Kriegsmarine, ou de celui, direct, de l'amiral Bey lui-même

Mais quelle que soit l'exacte part de responsabilité des uns et des autres, leur conséquence est qu'il n'y a désormais plus rien, dans l'Arctique, qui puisse réellement menacer les convois, si ce n'est, bien sûr, l'obscurité et les éternels caprices de la météo...

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