Planeurs Waco du 550ème en route vers la Provence, remorqués par des C-47 |
Bien que largement inférieure à celle d’Overlord, la partie aéroportée de Dragoon, baptisée Albatross, n’en est pas moins fort impressionnante puisque ce sont finalement près de 400 bimoteurs C-47, qui déposeront, par parachutes ou planeurs, les 5 600 hommes appartenant à la 1st Airborne Task Force anglo-américaine, laquelle devra s’emparer de la commune de Le Muy et de ses environs, situés au cœur d’un important nœud routier au nord-ouest de la zone où devront bientôt débarquer les trois divisions d’Infanterie américaines.
Histoire de mettre toutes les chances de leur côté, ces paras, très vulnérables en cas d’attaque de véhicules blindés, bénéficieront du soutien d’un peloton aéroporté anti-tank issu de la 442ème RCT (1), mais aussi, et à l’instar de ce qui a déjà été tenté en Normandie deux mois plus tôt, de celui de quelque 300 mannequins équipés de divers dispositifs pyrotechniques, que l’on larguera préalablement près de La Ciotat dans l’espoir de faire diversion (2).
Mais dans une opération aussi complexe, et soumise à autant d'aléas, en particulier météorologiques, il est inévitable que tout ne se déroule pas conformément au plan prévu : en maints endroits, les pathfinders, autrement dit les éclaireurs qui doivent baliser les zones de parachutages, ne sont pas au rendez-vous, tandis qu'à d'autres, c'est le brouillard qui entre en scène et dissimule le relief aux malheureux pilotes de C-47, dès lors contraints de larguer les paras au jugé et parfois à plusieurs dizaines de kms de leurs objectifs.
Comme en Normandie, les largages, qui débutent peu après 04h30, entrainent dont la dispersion des hommes sur des dizaines de km2 de terrain !
"Où sommes-nous ?", demande un soldat au colonel Graves qui commande le 517ème. "Je suis raisonnablement sûr que nous sommes quelque part en France", rétorque ce dernier, "à part ça, je n'ai pas la plus petite idée de l'endroit où nous sommes"
(1) composée de volontaire américains d’origine japonaise, la 442ème RCT combattait en Italie depuis l’automne 1943
(2) comme en Normandie, et bien que très médiatisées, ces attaques de « poupées explosives », n’eurent cependant qu’une efficacité marginale
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