mercredi 8 avril 2020

6342 - l'enfer de Seelow

Artillerie soviétique en  action près de Seelow, ultime obstacle avant Berlin
… Seelow (Berlin), 16 avril 1945, 03h00

Mais le 16 avril, à quelque 1 100 kilomètres plus au nord, l’Armée rouge lance quant à elle son assaut final sur la capitale du Reich

Pour s'emparer des hauteurs de Seelow, ultime obstacle naturel avant Berlin, le général Kazakov a rassemblé la bagatelle de 8 983 canons, obusiers et lance-roquettes - soit quelque 270 pièces d’artillerie au kilomètre (!) - qui, jusqu’à la fin de la journée, vont déverser… 1 236 000 projectiles de tout calibre sur les positions allemandes !

Mais en dépit de ce déluge de proportion biblique, l’Armée rouge n’en paye pas moins au prix fort l'excès de précipitation du maréchal Joukov, sa constante rivalité avec Koniev, et l'obsession insensée de Staline d'arriver le premier à Berlin, puisque les pertes de certaines unités vont parfois jusqu’à atteindre 40% des effectifs engagés !

Chez les Allemands, les blessés s'accumulent également en si grand nombre qu'on a tout simplement décidé de ne plus soigner que ceux qui semblent encore en état de porter une arme, tous les autres étant abandonnés à leur sort, tripes à l'air et membres arrachés, tandis que des officiers spécialement désignés arpentent inlassablement tous les hôpitaux de campagne afin d'en extraire les quelques blessés encore aptes à reprendre le combat.

Quant à la Feldgendarmerie d'Himmler, celle-ci ne se prive évidemment pas d'installer des barrages sur toutes les routes, afin d'intercepter traînards, soldats perdus et déserteurs, et de les renvoyer immédiatement vers le Front, même s'il faut pour cela en fusiller une partie sur les bas-côtés, ou en pendre une autre aux branches des quelques arbres encore debout...

1 commentaire:

Anonyme a dit...

Bonjour, toujours très intéressant ce blog
Il faut dire que Joukov agit sous pression dans cette histoire: Staline a carrément mis en concurrence ses deux grands maréchaux, Joukov et Koniev au lieu de les faire coopérer et vu le genre d'ennuis qu'on risque si on déplaît à ce très madré et très retors personnage, ils se "tirent la bourre" pour prendre Berlin, avec aussi, probablement l'emballement du cheval qui sent l'écurié, ou la furia du dernier quart d'heure.