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Kesselring : un irréductible optimiste, fidèle à Hitler jusqu'au bout de l'absurde |
Car après la désastreuse affaire du Pont de Remagen, qui a offert aux Alliés une voie royale pour franchir le Rhin et pénétrer en Allemagne, Hitler, ulcéré, a en effet multiplié les limogeages et offert les postes rendus vacants aux moins "défaitistes" - ou devrait-on dire aux plus "jusqu’au-boutistes" - du régime.
Et parmi ces hommes figure précisément Albert Kesselring qui, le 10 mars, a donc remplacé le maréchal Gerd von Rundstedt à la tête de l’Oberbefehlshaber West ("Haut-Commandement de l’Ouest" ou OB West) !
Un Kesselring dont le grave accident de voiture (1) et les nouvelles de plus en plus déprimantes en provenance de tous les Fronts, n’ont visiblement pas altéré le légendaire optimisme, qualité assurément über alles pour Hitler en ces ultimes journées du Troisième Reich (!), un Kesselring qui ne trouve par ailleurs rien à redire à la décision d’Hitler de pendre chaque déserteur à l’arbre le plus proche, et un Kesselring qui - publiquement du moins - juge même "lucide" l’analyse d’Hitler selon laquelle la Wehrmacht est sur le point d’infliger une défaite aussi historique que décisive à une Armée rouge pourtant déjà occupée à encercler Berlin !
Or quel que soit le jugement moral que l’on puisse porter sur lui, Kesselring représentait, indubitablement, "l’âme" de toute l’équipe allemande en Italie, et rien ne permet de penser que son successeur, Heinrich von Vietinghoff, jusque-là commandant de la 10ème Armée, sera à présent en mesure de faire aussi bien que lui,… et surtout dans des conditions infiniment plus difficiles qu’en 1943 ou 1944..
(1) le 23 octobre, la voiture de Kesselring avait heurté de plein fouet une pièce d’artillerie tractée. Sérieusement blessé dans l’accident, l’intéressé n’avait repris son commandement en Italie qu’au mois de janvier
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