lundi 3 septembre 2018

5669 - un certain Benito Amilcare Andrea Mussolini

Mussolini, dans les années 1920
... mais bien qu'il parade parmi les vainqueurs de la Première Guerre Mondiale, le Royaume d'Italie n’a finalement que fort peu de raisons de se réjouir !

Trieste, le Trentino, et divers autres gains territoriaux, ne valaient certes pas le prix payé : le pays compte des centaines de milliers de morts et de blessés, et l'Économie est en ruines.

Totalement déconsidérée, la classe politique traditionnelle est conspuée aussi bien par la droite que par la gauche, et incapable de gérer les affaires d’un État où grèves et manifestations ne cessent d’éclater.

Et l’amertume est particulièrement profonde chez les anciens combattants : si les blessés et handicapés peinent à obtenir reconnaissance et surtout aide de l'État, même ceux qui ont eu la chance de s'en sortir intacts ne parviennent pas à retrouver un emploi dans ce pays écrasé par une dette colossale.

Toutes les conditions sont donc réunies pour assister à l'émergence d'un nouveau parti capable de rendre l'espoir aux Italiens et de les fédérer autour d'idées nouvelles,... fussent-elles fort éloignées des idéaux démocratiques.

Un parti bien évidemment dirigé par un "homme fort" et si possible charismatique, issu du peuple et des "vrais combattants du Front", plutôt que de l'aristocratie héréditaire ou de l'intelligentsia de salon.

En Allemagne, cet homme s’appellera bientôt Adolf Hitler, mais en Italie, tout le monde ne jure déjà plus que par Benito Amilcare Andrea Mussolini, que chacun appelle "Le Chef", ou plus exactement "Il Duce"...

1 commentaire:

Anonyme a dit...

Bonjour!
Excellent blog comme toujours. votre propos est l'opération Merkur (la conquête de la Crète par les paras allemands , qui sert de toile de fond au roman d'Ewlyn Waugh Hommes en armes) et vous survolez forcément les épisodes préliminaires, ce qui est normal.
Toutefois Mussolini ne serait probablement pas arrivé au pouvoir s'il n'y avait pas eu un intellectuel illuminé, un poète botté et publicitaire propagandiste de génie pour jeter de l'huile sur le feu mal éteint , en la circonstance Gabriele d'Annunzio qui enflamma les masses italiennes en trompettant aux quatre horizons sur le thème de la victoire mutilée.

Il y eut le délire de la prise de Fiume et de la Régence de Carnaro avec sa constitution basée sur les arts et la musique (Sic!) et gouvernée (n'importe comment) par un ramassis d'ex soldats de choc venus de tous les points du spectre politique, dont l'anarcho syndicaliste Alceste De Ambriis...aucun auteur de fiction n'aurait pu inventer un truc pareil

Caractéristiquement, Mussolini se débarrassa de D'Annunzio en lui allouant des sommes faramineuses pour constituer sa villa musée "à la gloire des victoires italiennes" (le mégalomaniaque et magnifique "vittoriale degli italiani"), affolant bric a brac d'engins de guerre, dont, excusez du peu, un croiseur cuirassé , une vedette lance torpilles et un avion de bombardement accroché comme un lustre au plafond d'un auditorium, et même d'un drone de bombardement radiocommandé modèle 1917 du au Général d'aviation et inventeur fou Arturo Crocco... tout celà environné de trésors artistiques et et de bibelots décadentistes dans une villa néoclassique somptueuse dominant le lac de Garde qui a un succès fou auprès des touristes actuels.
Ironie de l'histoire , ce monument du kitsch guerrier au milieu d'un parc de rêve dominant un panorama sublime est à quelques encâblures de la station touristique de Salo qui abrita le dernier et sanglant gouvernement de Mussolini (La RSI)