dimanche 27 août 2017

5297 - psychodrame

De Gaulle et Eisenhower : je t'aime, moi non plus...
… Versailles, 3 janvier, 15h00

Au matin du lendemain, et histoire de donner plus de poids à sa menace, De Gaulle écrit ensuite à de Lattre pour lui indiquer que même si les Américains persistent dans leur décision de repli, la 1ère Armée française, elledoit "tenir sa position actuelle et tenir également Strasbourg", ce qui place le malheureux général français dans une position impossible puisque les ordres du Commandement suprême des forces alliées en Europe, dont il relève, lui enjoignent au contraire d'abandonner la ville et de se replier sur les Vosges en compagnie des Américains !

Pour tenter de dénouer l'impasse, une réunion est alors convoquée d'urgence entre Eisenhower, De Gaulle, mais aussi Churchill, venu jouer les modérateurs.

D'emblée, le Français réitère sa menace de retirer les troupes françaises du SHAEF, à quoi l'Américain rétorque qu'en ce cas, les dites troupes se verront aussitôt privées de tout approvisionnement allié, ce qui reviendra, de facto, à les désarmer puisque, des avions aux tanks en passant par les obus, le carburant ou encore les fusils, tout ou presque est fourni par les Alliés, et pour l'essentiel par les Américains !

De surenchère en surenchère, De Gaulle menace alors d'envoyer des hommes à Strasbourg et de les laisser combattre "jusqu'au dernier homme et la dernière cartouche"... tout en prenant le monde entier à témoin de "l'abandon américain".

Le psychodrame est à son comble, mais au final, c'est Eisenhower qui est contraint de céder : tous les ordres de repli sont annulés, l'Alsace, la Lorraine,... et Strasbourg seront bel et bien défendus par les Alliés...

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