Kubiš (à gauche) et Gabčík : désignés pour tuer Heydrich |
Pour Jan Kubiš et Jozef Gabčík, contraints tous deux de fuir leur pays après l'invasion allemande, assassiner le Reichsprotektor de Bohème-Moravie constitue assurément un objectif exaltant,... mais aussi une mission-suicide dont ils n’ont en vérité que bien peu de chances de réchapper.
Après plusieurs mois passés à errer de cache en cache en s’efforçant malgré tout de repérer les allées et venues d’Heydrich entre son manoir de Panenské Brezany et son bureau du Château de Prague, ceux-ci ont finalement jeté leur dévolu sur une courbe en épingle à cheveux située dans les faubourgs de la ville, une courbe proche d'un arrêt de tram - endroit idéal pour attendre et observer le trafic sans éveiller la suspicion - et une courbe où la Mercedes décapotable d’Heydrich n’a d’autre choix que de ralentir fortement, ce qui devrait donc leur permettre de s'en approcher tranquillement à pieds, puis d'ouvrir le feu à bout portant.
Au matin du 27 mai 1942, sans égard pour les responsables locaux de la Résistance qui, depuis des semaines, multiplient les appels (1) à Londres et supplient le Président Edvard Beneš de renoncer à cette folie, les deux hommes sont prêts et n’attendent plus que l’arrivée de leur cible…
(1) "A en juger par leurs préparatifs [ceux de Kubiš et Gabčík] et par l'endroit où ceux-ci se déroulent, nous supposons, en dépit du silence qu'ils maintiennent, qu'ils planifient l'assassinat de "H". Cet assassinat ne profiterait en rien aux Alliés et pourrait au contraire avoir des conséquences incalculables sur la Nation. Il mettrait non seulement en danger la vie de nos otages et prisonniers politiques, mais coûterait également des milliers d'autres vies (...) en plus de balayer les derniers vestiges de notre organisation. En conséquence, il nous serait alors impossible de faire encore quoique ce soit d'utile pour les Alliés. Nous vous demandons par conséquent de faire passer par "Silver A" l'ordre annulant cet assassinat". Tout délai serait dangereux. Envoyez les instructions immédiatement.Au cas où un assassinat serait malgré tout jugé désirable pour des considérations de politique étrangère, qu'il soit dirigé contre quelqu'un d'autre"
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