Juifs du ghetto de Lublin, avant leur "évacuation" au camp de Belzec |
Dans les camps de concentration comme dans les ghettos, les Juifs les plus aptes au travail profitent en effet d’un sursis dont ne bénéficient hélas pas les enfants et les vieillards : entre mars et avril 1942, près de 30 000 Juifs de Lublin sont ainsi déportés à Belzec pour y être assassinés, ne suscitant au passage qu’une vague annotation dans le journal du Ministre de la Propagande Joseph Goebbels qui, dans son entrée du 27 mars, se contente d’observer que 60% des Juifs de Lublin "devront être liquidés et seulement 40% utilisés pour le travail" (1)
Et une fois le ghetto de Lublin "évacué" de la majorité de ses habitants, ne reste plus... qu’à y faire venir un nombre au moins équivalant de Juifs du Reich et de Slovaquie (!), les plus "aptes au travail" étant néanmoins déroutés vers les camp de concentration de Majdanek et Auschwitz, afin d’y servir d’esclaves.
Mais comme dans toutes les grandes entreprises, le rodage est difficile : confronté à une ferme demande du Reich pour de la main d'oeuvre gratuite, le gouvernement slovaque de Monseigneur Tiso se déclare par exemple disposé à livrer immédiatement quelque 20 000 Juifs… à condition bien sûr qu’il s’agisse de familles entières alors que les Allemands, eux, ne réclament que des hommes véritablement capables de travailler…
(1) Longerich, op cit. page 561
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