"nous avions le devoir envers notre peuple de détruire ce peuple qui voulait nous détruire" |
... après-guerre, les négationnistes de tout poil s'empresseront bien sûr de souligner qu'à aucun moment, le procès-verbal de la Conférence de Wannsee, rédigé par Adolf Eichmann, ne parle "d'extermination" ou de "chambres à gaz"
Mais pareille précision n'est nullement nécessaire: après presque une décennie de radicalisation à outrance, chacun, parmi les invités présents, savait fort bien ce qu'il convenait d'entendre par "évacuer", "diminution naturelle" ou encore "traitement approprié".
Par ses fonctions aux Affaires étrangères, un homme comme Martin Luther était parfaitement au courant des tueries déjà perpétrées à l'est; en tant que représentant du Gouverneur général de Pologne, un homme comme Josef Bühler connaissait mieux que quiconque la situation sanitaire catastrophique qui prévalait dans les ghettos surpeuplés, où les Juifs étaient déjà occupés à mourir par milliers; et en tant que chef de la Gestapo ou responsable du RSHA en Lettonie, des hommes comme Heinrich Müller et Rudolf Lange avaient une connaissance directe - et même une connaissance pratique ! - des meurtres de masse déjà commis par les Einsatzgruppen.
Dans un discours prononcé le 4 octobre 1943, Heinrich Himmler - chef suprême de la SS - ne le dira pas autrement, en soulignant que la "Solution finale de la question juive" constituait "une page glorieuse de notre histoire, qui n'a jamais été écrite et ne saurait jamais l'être. Nous avions le droit moral, nous avions le devoir envers notre peuple de détruire ce peuple qui voulait nous détruire"
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