Malgré ses nombreux succès du printemps et de l'été, Himmler sait qu'il n'est toujours pas de taille, avec sa modeste SS, à affronter Röhm ou Goering, ni, a fortiori, les deux à la fois
Heureusement pour lui, le "darwinisme politique" tant vanté par Hitler va maintenant lui venir en aide.
Dans sa hâte de "nazifier" les forces de police prussiennes, puis d'en augmenter dramatiquement les effectifs, Goering a en effet commis l'erreur d'incorporer plus de 25 000 membres de la SA, dont la réputation de brutalité et d'indiscipline n'était pourtant plus à faire, et qui n'obéissaient jusqu'ici - et fort vaguement - qu'à Röhm lui-même.
A la fin de 1933, voyant "sa" police lui échapper de plus en plus, Goering décide alors d'en ouvrir plus largement les portes à la SS, c-à-d à la seule formation idéologiquement sûre et capable de faire contrepoids.
Une décision tactiquement logique mais stratégiquement désastreuse puisque Himmler et Heydrich en profitent aussitôt pour placer leurs propres pions !
Le 01 avril 1934 , les jeux sont faits : Rudolf Diels, protégé de Goering et chef de la Gestapo, est limogé; le 20, Goering en personne n'a plus d'autre choix que de céder le contrôle effectif de la Police de Prusse à Himmler qui, deux jours plus tard, transfère à son tour la Gestapo dans les mains d'Heydrich, dont le premier geste est évidemment de "faire le ménage", en plaçant des "hommes sûrs" - c-à-d ses hommes à lui, et en particulier Heinrich Müller - au sein de cette institution appelée à connaître un essor fulgurant..
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