"(...) A la fin de son discours, Hitler fit des concessions apparemment importantes. Ni le Reichstag ni le Reichsrat, assura-t-il, n'étaient menacés dans leur existence (...) les droits des Églises ne seraient pas réduits, ni leurs relations avec l'État modifiées"
A l'évidence, le Zentrum social-chrétien, auquel appartient von Papen, constitue son objectif principal.
(...) S'agissant de la position de l'Église catholique, [les promesses
d'Hitler] semblaient apporter les garanties qu'avait exigé le Zentrum (...) Les députés de ce parti, qui se
réunirent avant le vote, étaient malgré tout divisés. Si la loi
d'habilitation ne passait pas, il était question de guerre civile, de
recours à la force. Une fois encore, la tactique hitlérienne du
chantage implicite avait payé.
"Le chef du parti, le prélat Ludwig Kaas,
plaida que "la patrie courait les plus graves dangers. Nous n'osons pas
nous dérober". Non sans formuler les plus grandes réserves, et exprimer
leurs sentiments de responsabilité envers la Nation, d'autres
personnalités de premier plan, tels Heinrich Brünning (ancien
Chancelier) et Joseph Ersing (l'un des syndicalistes les plus éminents
du parti) lui apportèrent finalement leur soutien, suivis par les autres
députés du Zentrum
(...) Sous un tonnerre d'applaudissements des
députés du NSDAP, Hitler regagna la tribune (...) "En cette heure, nous
en appelons au Reichstag et lui demandons de nous accorder ce que nous
aurions pu prendre de toute manière"
(...) Kaas, pour le Zentrum,
déclara que son parti était prêt à voter le texte; d'autres chefs de
parti en firent autant, puis le projet fut mis aux voix. Par 441 voix
contre 94, celles des socio-démocrates, le Reichstag, instance
démocratique, avait voté sa mort"
(1) Kershaw, op cit 662-664
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