Röhm, Goering et Himmler, en 1933 |
Et il faut attendre le 5 mars, et le résultat des nouvelles élections au Reichstag, pour qu'Himmler puisse enfin sortir de l'ombre : après s'être vu confier le poste de chef de la police de Munich, le Reichsführer-SS prend bientôt le contrôle de toute la police politique de Bavière, qu'il cède le 9 mars à Heydrich, lequel, avec sa détermination coutumière, entreprend alors de la transformer en appareil répressif modèle, recrutant avec soin ses subordonnés, parmi lesquels figure un certain Heinrich Muller appelé à devenir patron de la tristement célèbre Gestapo.
Muller n'est pas nazi - il ne le deviendra officiellement qu'en mai 1939 - mais qu'importe : Heydrich, dont le nazisme et l'antisémitisme véritables sont eux-mêmes pour le moins sujets à caution, s'intéresse bien davantage aux compétences et à l'efficacité de ses collaborateurs qu'a leurs opinions idéologiques...
Dans le même temps, le premier "camp de concentration" est inauguré à Dachau, à une quinzaine de kilomètres de Munich,
Si l'ordinaire y est déjà extraordinairement brutal, et les décès par maladie, inanition ou "accident" fort nombreux, la véritable particularité de Dachau est ailleurs : celui qui a le malheur d'y entrer connait certes la date de son incarcération,... mais jamais sa durée (!), en sorte que sa libération, si elle survient, le pousse - et c'est bien là tour l'intérêt du système - à se montrer reconnaissant envers ses geôliers et le régime politique qui l'a pourtant expédié en enfer et qui peut à tout moment l'y renvoyer sans jugement et pour une durée tout aussi indéterminée..
Aucun commentaire:
Publier un commentaire