En ce mois de février 1945, l’orgueilleuse Marine impériale n'existe plus en tant que force opérationnelle.
Dans le Pacifique, quelques dizaines de sous-marins et de petits destroyers s'efforcent encore d'entretenir un semblant d'activité entre les îles, mais dans les ports japonais, et en particulier à Kure, où la plupart des derniers grands navires de surface sont revenus pour mourir, plus personne ne se fait d'illusions.
Bien que de plus en plus menacées, les forces japonaises détiennent
encore d'importantes richesses, comme le caoutchouc d'Indochine ou le pétrole d'Indonésie, mais n'ont
plus les moyens de les faire parvenir en métropole, sauf à recourir à de
pitoyables expédients, comme l'Opération Kita qui, à la mi-février, voit les "cuirassés-porte-avions" Ise et Hyuga - rescapés de la Bataille du Cap Engano - venir charger quelques milliers de barils d'essence, de caoutchouc et d'étain à Singapour pour les ramener au Japon.
Menée au nez et à la barbe des flottes américaines et britanniques, cette véritable opération du désespoir se solde par un succès, mais uniquement d'estime, vu qu'elle ne change pas grand-chose à la dramatique pénurie de carburant dans laquelle se débat le Japon.
Et sans carburant, comment entraîner les pilotes ?, comment faire voler les avions ? comment faire naviguer la demi-douzaine de porte-avions que possède encore la Marine impériale depuis le torpillage de l'Unryu le 19 décembre ? et comment croire que l'on réussira un jour à mettre en service les quatre autres toujours en construction dans des chantiers navals ?
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