Le Johnston, menant la charge des destroyers en fer blanc, 25 octobre 1944 |
Car à sa profonde stupéfaction, la flotte de Kurita, qui compte encore quatre cuirassés - dont le Yamato - et huit croiseurs, mais qu’il pensait défaite et en pleine retraite vers ses bases, cette flotte a franchi le Détroit de San-Bernardino vers 03h00 sans rencontrer la moindre opposition... ni même apercevoir un seul navire américain !
Entre elle et Leyte, au Sud, il n’y plus rien,… si ce n’est, au large de l'île de Samar, la petite flottille Taffy 3 : sept destroyers et six porte-avions d’escorte qui ne sont là que pour soutenir les opérations de débarquement.
Peu avant 06h00, les premiers obus commencent à s’abattre sur ces "bébés porte-avions" qui ne filent pas plus de dix-huit nœuds, et sur leurs escorteurs en fer blanc qui ne portent rien de plus gros que du 127mm.
De sa propre initiative, le commandant du Johnston lance immédiatement son bâtiment à l’attaque de la ligne japonaise, bientôt suivi par les autres destroyers américains qui, vomissant des torrents de fumée, s’efforcent de masquer la fuite éperdue des petits porte-avions dont ils ont la charge
Zigzaguant follement entre les salves, auxquelles leurs propres canons ne peuvent répliquer, ces navires de moins de 3 000 tonnes se rapprochent des mastodontes nippons jusqu’à ce qu’ils se retrouvent eux-mêmes à portée de canons, et finalement de torpilles.
Sur les navires japonais, l’indécision règne : chacun - et Kurita en premier - est en effet convaincu de se trouver face à une flotte bien plus puissante qu’elle ne l’est en réalité, une flotte dont la destruction justifie qu’on s’éloigne de Leyte et de ses plages de débarquement – qui constituent pourtant l’objectif principal ! – mais une flotte qui se révèle d’autant plus insaisissable que les bébés porte-avions, en lançant tous les appareils - même désarmés ! - dont ils disposent, gênent considérablement les bâtiments nippons dans leurs manœuvres...
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