Car à Pearl
Harbor, et avant cela à Tarente, l’attaque avait été menée contre des
bâtiments au mouillage (donc incapables de manœuvrer) et des équipages pris par
surprise (donc peu ou pas en mesure de se servir des canons antiaériens mis à
leur disposition), en sorte que l’on pouvait encore estimer, à l’instar de l’Amiral
Phillips, qu’en mer, et à la condition d’être "convenablement mené",
un cuirassé parviendrait à se préserver de la menace aérienne.
Après
Kuantan, en revanche, le doute ne fut plus permis : même s’il conservait une
relative utilité militaire – ne serait-ce que pour appuyer de ses énormes
canons un éventuel débarquement – le cuirassé était désormais un navire bien trop
vulnérable, qui devait céder sa couronne au porte-avions, beaucoup plus polyvalent
que lui, et seul véritablement capable de le protéger des bombes et des
torpilles.
Aujourd’hui
encore, le drame de Kuantan conserve cependant une bonne dose de mystères.
Au plan
technique tout d’abord, le fait que le Repulse, qui n’était qu’un simple
croiseur de bataille, et qui datait de 1916, ait finalement succombé ne peut surprendre, et ne surprit d'ailleurs personne à l'époque : aussi clairsemée que périmée, son artillerie antiaérienne était
en effet bien incapable de stopper, et même de dissuader, une attaque, et ses protections pare-torpilles, qui dataient elles aussi d’une autre époque, ne pouvaient en
aucune manière étaler l’impact de cinq torpilles au but.
Mais pour le Prince of Wales, c'est une toute autre histoire...
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