... à l'automne 1939, malgré ses énormes responsabilités et ses nombreuses heures de travail, Reinhard Heydrich, chef suprême de l'appareil répressif allemand, a en effet demandé, et très facilement obtenu, de servir à temps partiel - c-à-d en pratique quand il en trouve lui-même le temps - comme... mitrailleur-navigant à bord des bombardiers de la Luftwaffe engagés dans la Campagne de Pologne !
Du strict point de vue de l'effort de guerre allemand, cette initiative relève naturellement du pur caprice d'une diva : Heydrich est bien plus utile derrière son bureau à organiser la traque et l'arrestation des Juifs et autres "ennemis du Reich" que dans l'étroite carlingue d'un Do-17 ou d'un Heinkel 111, à scruter un ciel par ailleurs vide de tout avion polonais.
Mais de son point de vue, où l'on devine le romantisme de ses jeunes années, Heydrich entend une fois de plus "donner l'exemple" et démontrer, en prenant lui-même des risques personnels sans que rien ni personne ne l'y oblige, que les SS ne sont pas que des "soldats de papier" juste bons à jouer les bourreaux ou à parader sur l'asphalte.
Certes, les chasseurs (désuets et quasiment effacés du ciel dès les premières heures de la guerre) et les canons de DCA (rares et inefficaces) de l'adversaire ne représentent pas une grande menace.
Mais à cette époque encore héroïque de l'Aviation, les pannes mécaniques, ainsi que les accidents au décollage ou à l'atterrissage, sont légion et d'ailleurs bien plus meurtriers que les combats aériens eux-mêmes (1), en sorte qu'on ne peut nier le courage d'Heydrich en cette affaire.
Et d'autant moins que l'intéressé, ravi de son expérience, a décidé de passer à la vitesse supérieure et de devenir... pilote de chasse !
(1) à cet égard : Saviez-vous que... Baa Baa Black Sheep
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