... début février 1940, les protestations d'Hans Frank finissent par trouver une oreille attentive auprès d'Hermann Goering, lequel arrache alors à Heinrich Himmler la promesse de ne plus déporter de nouveaux Juifs vers le Gouvernement général sans l'autorisation expresse de Frank.
Mais dans cet immense panier de crabes qu'est le Troisième Reich, Reinhard Heydrich n'entend pas en rester là et, le même jour, fait rafler plus d'un millier des Juifs de Stettin et les expédie manu militari dans le Gouvernement général !
Frank proteste, Heydrich s'obstine et, comme toujours, c'est à Hitler qu'on demande de trancher en dernier ressort : le 12 mars, au déplaisir d'Heydrich, le Führer se prononce en faveur de Frank.
"Hitler déclara que la question juive était une question d'espace et qu'il n'en avait aucun à sa disposition. Moins de deux semaines plus tard, le 24 mars, Goering interdit officiellement toute nouvelle déportation dans le Gouvernement général" (1)
En attendant de trouver, quelque part, un nouvel "espace" dans lequel déporter les Juifs ne reste donc plus, dans l'immédiat, que la solution de les parquer où ils se trouvent, autrement dit de créer des ghettos.
Or, s'agissant des dits ghettos, ni Hitler, ni Heydrich, ni Frank ni du reste aucun autre haut responsable nazi n'a la moindre idée sur la manière dont on pourra concrètement les créer, les surveiller ou les administrer !
Mais dans cet immense panier de crabes qu'est le Troisième Reich, Reinhard Heydrich n'entend pas en rester là et, le même jour, fait rafler plus d'un millier des Juifs de Stettin et les expédie manu militari dans le Gouvernement général !
Frank proteste, Heydrich s'obstine et, comme toujours, c'est à Hitler qu'on demande de trancher en dernier ressort : le 12 mars, au déplaisir d'Heydrich, le Führer se prononce en faveur de Frank.
"Hitler déclara que la question juive était une question d'espace et qu'il n'en avait aucun à sa disposition. Moins de deux semaines plus tard, le 24 mars, Goering interdit officiellement toute nouvelle déportation dans le Gouvernement général" (1)
En attendant de trouver, quelque part, un nouvel "espace" dans lequel déporter les Juifs ne reste donc plus, dans l'immédiat, que la solution de les parquer où ils se trouvent, autrement dit de créer des ghettos.
Or, s'agissant des dits ghettos, ni Hitler, ni Heydrich, ni Frank ni du reste aucun autre haut responsable nazi n'a la moindre idée sur la manière dont on pourra concrètement les créer, les surveiller ou les administrer !
"Le manque d'intérêt d'Heydrich sur les détails d'implantation d'une telle politique provenait en partie du fait que la ghettoïsation n'avait jamais été conçue comme une solution permanente. C'était juste un prérequis pour faciliter la future déportation des Juifs vers un territoire encore indéterminé aux confins de la sphère d'influence allemande" (1)
(1) Gerwarth, op. cit., page 161
(2) ibid, page 155
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