samedi 13 février 2010

2533 - l'ironie suprême

… ayant réveillé Henri Fenet - le dernier chef de bataillon encore présent - Krukenberg et deux à trois cents volontaires montent dans les camions.

En chemin, ils ne cessent de croiser des milliers de civils fuyant dans la direction opposée, mais aussi bon nombre de soldats de la Wehrmacht qui, goguenards ou simplement incrédules, ne cessent de les interpeller en leur criant qu'ils s'en vont dans la mauvaise direction !

Il faut dire que pour s'emparer de Berlin, Joseph Staline a mobilisé pas moins de 2,5 millions de soldats, 41 600 canons et mortiers, 6 250 tanks et canons automoteurs, et... 7 500 avions de combat (!)

En face, il ne reste guère que quelque 45 000 hommes de la Wehrmacht et de la Waffen-SS, 40 000 membres de la Volkssturm (pour la plupart dépourvus d'armement ou d'une quelconque expérience du combat), et... une soixantaine de chars bientôt à court d'essence (!)

Et l’ironie suprême est de constater qu’en ce printemps 1945, la moitié des officiers et soldats de la Waffen-SS qui défendent les ultimes mètres carrés du Reich millénaire sont en réalité... des volontaires étrangers.

Français de la Charlemagne, Scandinaves ou Volksdeutsche de la Nordland, Lettons, Baltes, Belges,... toute l'Europe du national-socialisme s'est pour ainsi dire donnée rendez-vous à Berlin pour le grand final d'un Troisième Reich dont l'ultime paradoxe est sans doute qu'après avoir voulu conquérir toutes les nations européennes, il trouve à présent ses ultimes défenseurs parmi chaque nation d'Europe.

Et ces combattants étrangers, soldats perdus d'une guerre perdue, se battent avec d'autant plus d'acharnement qu'ils se savent, à la différence de leurs compagnons d'armes allemands, dans l'impossibilité de pouvoir simplement "rentrer chez eux" : leur choix se limitant en vérité entre une balle russe ou le peloton d'exécution que ne manqueront pas de leur proposer leurs propres compatriotes.

Arrivés à Berlin contre toute attente, et pourrait-on dire contre la Raison, Krukenberg et ses SS français se sont installés dans un wagon de métro abandonné, non sans avoir au préalable pillé les magasins d'alimentation avoisinants.

Ils sont rejoints par quelques SS suédois, qui ont quant à eux volé quelques transporteurs de troupes blindés à l'armée rouge. Les uns et les autres se retrouvent finalement affectés à la défense de la Chancellerie.

A leur manière, ils incarnent l'Europe...

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